Les Carnets noirs de Gabriel Matzneff sont une oeuvre unique, inclassable, qui n'a cessé de susciter admiration et débat, scandale et fascination. Matzneff, en choisissant de ne rien cacher de sa vie, de se montrer à nu, sans masque, a pris tous les risques. Le courage et la liberté se paient au prix fort quand l'ordre pharisaïque tente partout d'imposer sa loi. Les tomes déjà publiés de ce journal intime couvraient des années anciennes. Aujourd'hui, au nez et à la barbe de ceux qui voudraient le faire taire, des renégates acharnées à effacer les traces de leurs amours, des censeurs dont sans cesse de nouveaux interdits réduisent nos libertés, Gabriel Matzneff, stimulé par un sentiment d'urgence, livre, tant que cela demeure possible, les années les plus récentes de sa vie - cette vie à bout portant que défigurent tant de légendes. Le temps presse. Bientôt, l'oeuvre sera achevée, mais l'élan qui la porte, et fait d'elle l'une des plus singulières de notre époque, est irrépressible : rien ne l'empêchera de s'accomplir.
Gabriel Matzneff est né le 12 août 1936 à Neuilly-sur-Seine de parents russes blancs. À seize ans, il commence à tenir son journal intime. Découvert par Roland Laudenbach, c'est à La Table Ronde et chez Gallimard qu'il publie la plupart de ses livres, dont, en 1981, un roman, Ivre du vin perdu, qui le place parmi les écrivains français les plus emblématiques de sa génération.