Ce collectif explore, en s'inspirant des perspectives critiques ouvertes par Nietzsche, la potentialité de la métaphore dans un usage ordinaire et pragmatique du langage. Il s'agit de déterminer en quoi une telle figure de construction, qui repose sur un singulier mécanisme d'analogie, facilite ou favorise la réflexion et la communication dans le cadre de textes à visée transitive, que ceux-ci relèvent de la philosophie, des sciences humaines, des sciences pures, de l'administration publique ou encore de l'essai.
Ignoré par Hegel car "inutile", rejeté par Kant comme "vulgaire", le beau ordinaire se situe néanmoins à l'origine de la réflexion esthétique en Occident. Aujourd'hui, dans l'état de malaise, annoncé par Rancière, que connaît l'esthétique, cette zone grise du jugement du goût mérite une attention toute particulière. Ainsi, le beau ordinaire est-il exploré en tant que phénomène et catégorie, qui teste la cohérence de nos appréhensions du monde et, à ce titre, demeure à la fois le symptôme de la crise du sujet et sa raison d'être.