Depuis un demi-siècle, de nombreuses révolutions pacifiques contre des dictatures ont abouti, comme en Pologne, au Kosovo ou encore en Serbie. Certaines, hélas, ont échoué. Cet ouvrage démontre que l'échec provient souvent d'actions désordonnées, d'une insuffisance de préparation pour rendre la lutte efficace, d'une sous-estimation de l'adversaire, enfin et surtout d'une méconnaissance de ce que recouvre une "stratégie", et de ce qu'elle exige dans son application.
La lutte non violente a permis de résoudre un nombre important de graves conflits. Elle est venue à bout des plus grandes puissances militaires. Le travail de chercheurs a permis de comprendre le rôle incomparable d'une population qui, écrasée par la violence d'une dictature, d'une oppression ou d'une agression, se redresse et se met en marche avec une incroyable détermination. Pourtant, il ne suffit pas de descendre dans la rue par millions : la clé de la réussite, c'est aussi la stratégie, un exercice de haut vol qui ne s'improvise pas.
Ce sont les coups d'Etat - et non les élections - qui ont le plus souvent fait basculer les gouvernements. De gros moyens sont consacrés à la prévention d'une éventuelle invasion étrangère. Mais rien ou presque n'est prévu pour préparer les sociétés à faire face aux problèmes de défense posés par les coups d'Etat. Les recherches et l'expérience permettent aujourd'hui la mise en oeuvre, sous certaines conditions, de toute la puissance d'un peuple refusant l'injustice ou la violence d'un coup d'Etat, pour l'empêcher.