Ce texte scrute le portrait énigmatique de l'ambitieux Racine, étudie l'enchantement qui émane des personnages de son théâtre, s'imprègne du charme mystérieux exercé par un art qui porte la langue française sur des sommets de limpidité. C'est aussi une déclaration d'amour éperdu adressée à une langue, une oeuvre, un génie qui font de chacun de nous, un lecteur ébloui.
La parenté des figures du génie et du fou est sans doute une constante de la culture occidentale, sinon de toute culture. Elle figurerait vite comme synthèse anthropologique, dont la philosophie pourrait alors dévoiler la dimension fondamentale. Mais cette grande parenté dans sa généralité pure, c'est le propre d'une époque de lui donner un style d'existence unique où se précipite l'historicité têtue de nos concepts. Cette étude tente de ressaisir la structure concrète d'un questionnement autour de la folie artiste dans la littérature psychiatrique des années 1850 jusqu'à l'aube du XXe siècle. Elle voudrait décrire le grand passage de l'écrivain paranoïaque à l'artiste schizophrène, l'invention de la dimension politique d'une synthèse art/folie, l'émergence et la transformation des parentés culturelles : l'artiste et le fou, d'abord perçus dans le cousinage sombre du criminel et de la prostituée, seront bientôt affiliés au primitif et à l'enfant. Trois axes ont été dégagés au cours de cette étude : la constitution d'une science clinique de l'écriture aliénée ; l'élaboration de la figure du génie malade à travers les notions psychiatriques d'hallucination, de transe nerveuse et de dégénérescence supérieure ; la stratégie sociale recouverte par l'affirmation brutale chez les aliénistes de la qualité artistique des oeuvres de leurs patients.
Une définition de l'humain est-elle possible ? Chaque homme est singulier. Multiple. Pour saisir tous ses visages, l'image ne suffit pas. A quoi tient la forme humaine. La question est ouverte. Une réflexion critique sur l'humain s'impose. « Copyright Ele
Cette enquête, conduite auprès des membres de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité, met en évidence qu'une part non négligeable de la population revendique le droit d'être aidée à mourir. Mais, au-delà de l'aspect juridico-éthique du prob
L'homme est un animal problématique. Il est cet être qui ne cesse de buter contre lui-même et dont la tâche éthique est de faire de cette chute un problème, de la même façon qu'il lui arrive de faire de sa tenue, de sa reprise ou de son redressement, une solution, elle-même fruit d'une intense résolution. Pour cette raison, si le problème est dans la chute, si ce problème est cette chute même, il importe de reconnaître que celle-ci ne forme pas seulement l'échéance la plus immédiate de l'homme, mais qu'elle est aussi sa chance. Complétant la réflexion menée dans Supériorité de l'éthique (PUF, coll. Quadrige ), le présent essai se propose d'explorer les principaux paradoxes sur lesquels repose l'éthique.
L'auteur essaye de définir les conditions d'un renouveau : ainsi la réflexion philosophico-psychanalytique s'ouvrira-t-elle aux thèmes philosophiques et religieux traditionnels et permettra-t-elle de mieux comprendre la place de la psychologie dans notre culture.
La durée des analyses, la théorie de la connaissance, les liens entre la psychanalyse et la religion ; telles sont les questions auxquelles l'auteur apporte une réponse.
Même si elle peut l'être, la philosophie n'est pas faite pour être drôle.
Mi-fiction, mi-autobiographie, À la recherche du temps perdu répond à la volonté de son auteur de se fabriquer une identité narrative destinée à apaiser un malaise existentiel diffus. Chez Marcel Proust, si ce malaise a donné lieu à une tentation nihiliste trouvant dans la philosophie de Schopenhauer un appui théorique, il a surtout permis que soit mise en jeu et en forme une conception de la psyché qui servira de modèle à toute la modernité. Cette conception, qui repose presque exclusivement sur la crise du sujet, explique que les structures constitutives du Moi - arbitraire du pouvoir de l'inconscient, emprisonnement dans son organisme, fatale dénaturation des mouvements affectifs, impuissance de l'intelligence - justifient, à elles seules, les errements du protagoniste, les doutes identitaires dont il est assailli, comme la destruction des rapports communautaires auxquels il prend part. Mais la modernité de Proust ne se révèle pas seulement dans la peinture de ce destin catastrophique ; elle éclate de façon plus décisive encore dans l'étonnant rétablissement qui, à la fin du roman, remet le sujet au centre de lui-même et lui permet de surmonter sa tentation première.
La pensée de Nietzsche suggère et appelle de nouvelles et continuelles reformulations. Le souci qui fut le sien, celui du dépassement du nihilisme, demeure le souci premier. Pour sortir d'un potentiellement interminable crépuscule des valeurs et des sens
Cette tentation, pour celui qui se penche sur son existence, est le point extrême de l'imaginable. Sa vie, qu'il accompagne de notes quotidiennes, avec son journal intime, ou qu'il essaie rétrospectivement de saisir dans son unité, par l'autobiographie, bute sur ce désir de disparaître.
Il y a peu de façons de se rappeler plus adéquatement au bon souvenir de la société, que de se jeter sous un métro à une heure de pointe en s'arrangeant pour éclabousser (terribles, en particulier, les taches de cervelle - demandez aux teinturiers). Dans le genre, avouons que la littérature de confession n'est pas mal non plus. Ce sera pour une autre fois. Ce recueil de neuf perles d'humour noir (nouvelles, fragments, textes poétiques...), fut d'abord publié en 1982 chez Robert Laffont. Tout en invitant le lecteur à occuper ses loisirs d'une manière originale, il balise le domaine d'élection d'un écrivain tendre et féroce.
Cet ouvrage prolonge une réflexion amorcée par l'auteur il y a trois ans dans Cinéma et Politique. Christian Zimmer a voulu dépasser ici le seul phénomène cinématographique. D'une part, parce que le cinéma lui est apparu comme le type même du divertissement propre à une société d'individus menacés par la schizoïdie, la société industrielle moderne : le cinéma exprime et accentue à la fois cette schizoïdie. D'autre part, parce que, étudié pratiquement sous tous ses aspects, le cinéma ne l'a guère été jusqu'à présent sous l'angle qui permet de prendre l'exacte mesure de son pouvoir : sa place dans le système de production/consommation. Ce sont ces deux visages du spectateur qui sont ici interrogés : le consommateur, l'agent économique, et celui qui, par-delà la consommation des images, cherche à retrouver dans le spectacle l'identité perdue de son Moi.
De Paris à Pékin, de Los Angeles à Moscou, les matins du Capital et de l'État sont gris. Une Sibérie des sentiments s'étend devant les fenêtres de nos rêves. La vie s'ensevelit. La terre est habitée de fantômes. Les rapports marchands, qui recouvrent l'ensemble des rapports sociaux, font régner l'Abstrais en maître quasi absolu. Comment ne pas ressentir, en dévisageant l'époque, ce que Max Weber appelait « le désenchantement du monde » ?
Écrire sur le cinéma, c'est réécrire le monde. Imaginer des royaumes parallèles, des pays pirates, des rêves crus. C'était encore possible au début des années soixante, quand la télévision n'avait pas achevé de faire du cinéma une industrie de recyclage, pour le meilleur et pour le pire. Depuis, c'est évidemment pire. Culturellement isolés par une exception absurde censée nous protéger du froid, nous ne sommes même plus capables de parler des films du seul endroit d'où ces films sont envisagés et produits : l'industrie mondiale des jeux vidéo. Les textes de ce petit recueil viennent du froid. Ils ont été écrits au jour le jour, contre l'amnésie progressive des « spécialistes » du cinéma. Il suffit de fermer les yeux et de se souvenir. Un jour, il y a eu des films. Un jour, ils ont fait rêver des filles et des garçons. Et si on jouait au docteur ? L. S.
De Paris à Pékin, de Los Angeles à Moscou, les matins du Capital et de l'État sont gris. Une Sibérie des sentiments s'étend devant les fenêtres de nos rêves. La vie s'ensevelit. La terre est habitée de fantômes. Les rapports marchands, qui recouvrent l'ensemble des rapports sociaux, font régner l'Abstrais en maître quasi absolu. Comment ne pas ressentir, en dévisageant l'époque, ce que Max Weber appelait « le désenchantement du monde » ?
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Cet ouvrage prolonge une réflexion amorcée par l'auteur il y a trois ans dans Cinéma et Politique. Christian Zimmer a voulu dépasser ici le seul phénomène cinématographique. D'une part, parce que le cinéma lui est apparu comme le type même du divertissement propre à une société d'individus menacés par la schizoïdie, la société industrielle moderne : le cinéma exprime et accentue à la fois cette schizoïdie. D'autre part, parce que, étudié pratiquement sous tous ses aspects, le cinéma ne l'a guère été jusqu'à présent sous l'angle qui permet de prendre l'exacte mesure de son pouvoir : sa place dans le système de production/consommation. Ce sont ces deux visages du spectateur qui sont ici interrogés : le consommateur, l'agent économique, et celui qui, par-delà la consommation des images, cherche à retrouver dans le spectacle l'identité perdue de son Moi.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Écrire sur le cinéma, c'est réécrire le monde. Imaginer des royaumes parallèles, des pays pirates, des rêves crus. C'était encore possible au début des années soixante, quand la télévision n'avait pas achevé de faire du cinéma une industrie de recyclage, pour le meilleur et pour le pire. Depuis, c'est évidemment pire. Culturellement isolés par une exception absurde censée nous protéger du froid, nous ne sommes même plus capables de parler des films du seul endroit d'où ces films sont envisagés et produits : l'industrie mondiale des jeux vidéo. Les textes de ce petit recueil viennent du froid. Ils ont été écrits au jour le jour, contre l'amnésie progressive des « spécialistes » du cinéma. Il suffit de fermer les yeux et de se souvenir. Un jour, il y a eu des films. Un jour, ils ont fait rêver des filles et des garçons. Et si on jouait au docteur ? L. S.
Quel rapport entre folie et écriture?
Définit de nouvelles notions pour analyser les fonctions politiques de l'école. Décrit les caractères éducatifs en Allemagne, au Japon, aux Etats-Unis et en France. Une voie originale pour repenser la crise des systèmes éducatifs.
Des spécialistes de la critique génétique, chacun avec son propre point de vue, entreprennent collectivement d'étudier les avant-textes de l'autobiographie Les mots.
Si constant, si général, si banal qu'on ne s'en étonne même plus, un fait est pourtant remarquable. Quelque avenir que l'homme ait imaginé, il ne se réalise jamais sans qu'il en soit secrètement déçu. Quelle est l'origine d'une aussi infinitésimale mais aussi universelle déception ? Une étude du passage de l'imagination à la perception, du possible au réel, l'attente, le désir et le temps.