Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
« La mission du poète est de troubler la sécurité que garantissent l'éducateur, le policier, le magistrat. Rien ne dérange comme la vérité celui qui s'est refusé à la vérité. Rien ne dérange comme la liberté celui qui n'aspire plus à la liberté. Marcel Béalu est un assaillant, il se cachera pour nous surprendre, il nous poussera au-delà des portes fermées, il nous tendra son « miroir secret », nous aurons la surprise de reconnaître notre visage... Il se dégage de toute cette oeuvre un amour de la vie en butte aux atteintes du temps, la conscience d'un très noble devoir : celui de savourer l'existence, de jour et de nuit, sous toutes ses formes, de l'araignée d'eau à la lumineuse mobilité des corps de femmes. » René Plantier
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
À l'espace meurtri du pays, se substitue l'espace de la page. Aux hommes qui meurent, se substituent les mots qui piétinent les chemins de l'écriture. Mots cris qui parcourent la peau du poème. Mots qui rougeoient, puis s'éteignent parce que, de l'autre côté des hommes, un pays s'ébroue dans la fumée de son sang. Et les morts se résignent à leur état de morts, s'assignent domicile dans la négation, installent l'instrument précis de leur corps dans l'immobilité. Ils habitent un lieu nul, sur ses frontières se cassent les rumeurs. Puis les corps repoussent, s'élèvent parallèles aux plus hautes plantes, gorgés de sève et d'écume. L'érotisme des derniers poèmes, n'est qu'une manifestation de la vie, même quand elle se greffe sur la mort.