Comment le corps, dans ses composantes biologiques, et le fonctionnement proprement psychique, contribuent-ils à l'émergence et au développement du sens ? Comment ce dernier organise-t-il à son tour les grandes fonctions que sont le rêve, la mémoire, la perception, la représentation, la conscience, le langage ?
Les travaux de l'Ecole psychosomatique de Paris fondent une nouvelle clinique qui influence profondément la théorie et la pratique psychanalytiques. Ils ouvrent aussi sur un certain nombre d'interrogations qui constituent le fil conducteur de cet ouvrage et qui portent sur ces nouvelles pathologies devenues partie intégrante de la pratique des psychanalystes...
Interrogeant à la fois la vie et l'oeuvre de Tolstoï, l'auteur se propose d'éclairer l'origine et le devenir de la crise existentielle que Tolstoï traversa après la publication de Guerre et paix et d'Anna Karenine, et qui prit la forme d'une dépression mélancolique, puis tente de saisir son rapport au processus créateur.
Constitue une approche à plusieurs voix des enjeux fondamentaux qui mettent aux prises la symbolisation et les bases matérielles de toute réalité psychique.
Freud, un enfant de l'humour ? Ma vie n'a d'intérêt que dans son rapport avec la psychanalyse affirmait, voici un siècle, ce grand praticien et théoricien de l'humour que fut Freud. Aussi, de ce point de vue, ne peut-on que s'interroger sur la relative mésestime en laquelle il a tenu son livre Le mot d'esprit et sa relation à l'Inconscient, bien que cet ouvrage, écrit et paru en même temps que les Trois essais sur la théorie sexuelle, ait contribué, à l'évidence, aux fondements de la science nouvelle. Pourquoi semblable dépréciation ? Comment comprendre une telle réserve de la part d'un défricheur, familier de terrains autrement plus aventureux et osés ? Quels mystères recèle donc l'histoire juive pour que le maître, après s'être tu pendant vingt-deux ans, éprouve cependant la nécessité d'y revenir dans ce petit article, tout autant énigmatique que constitue l'humour ? C'est que le livre de 1905 appartient aussi aux matériaux de l'auto-analyse et que, à travers le mot d'esprit juif, dans cet effort pour s'approprier son histoire, le fils Freud s'est trouvé ici directement confronté à l'énigme de son identité. Une identité inscrite dans la judéité qui, si elle renvoie bien entendu à Jacob, son vieux juif de père, ouvre, plus sûrement encore, sur sa belle et jeune mère Amalia, conquise par son premier fils. De fait, à côté des motifs politiques justifiant une telle retenue - éviter à la psychanalyse l'étiquette de science juive - il faut envisager l'existence de mobiles proprement intimes. En se livrant à l'analyse de cet humour juif, qui le séduit tant et qu'il a hérité de son père, Freud découvre, caché derrière ce dernier, le personnage majestueux de la mère des premiers temps. Ainsi - et bien qu'il s'en défende - c'est à l'élaboration métapsychologique du lien à la mère des origines, que Freud nous convie et nous conduit, à travers l'humour dont elle constitue indéniablement la matrice.
Montre que la psychanalyse est bien une science de l'homme tout en mettant en évidence les difficultés qu'elle rencontre à l'heure où l'idéologie bio-comportementaliste occupe le devant de la scène. Tire les conséquences du lien nécessaire entre science et humanisme sur la pratique psychanalytique et montre ce qui la différencie des multiples thérapies qui ne cessent de se proposer.