Cet ouvrage offre au lecteur la première traduction française de l'édition critique latine du Liber De natura et origine animae de Saint Albert le Grand. Ce dominicain du XIIIe siècle, maître en théologie à l'Université de Paris et évêque, fut un esprit universel et joua un rôle clef dans la transmission et l'appropriation du péripatétisme gréco-arabe dans l'Université médiévale. Oeuvre de maturité, ce traité permet de saisir la pensée d'Albert en elle-même et dans son rapport à la tradition philosophique.
Le malaise épistémologique actuel dans la psychiatrie provient de ce que la psychiatrie a perdu sa polarité entre un pôle scientifique et un pôle plus métaphysique. En effet, les neurosciences occupent le champ théorique et dominent tous les autres courants. Pour surmonter ce malaise, Saïd Chebili propose une nouvelle figure du savoir avec la restitution de la polarité. Il décrit ce que ces deux pôles peuvent être.
Après un examen de la réception de l'ouvrage à sa parution en 1907, Y. Conry le replace dans le contexte scientifique de la fin du XIXè siècle : lamarckisme, darwinisme, problèmes de l'hérédité, thermodynamique et atomisme. Les multiples références aux travaux scientifiques, dans L'Evolution créatrice, sont explicitées, afin de définir la philosophie des emprunts effectués par Bergson, mais aussi de décrypter le sens véritable de ses réticences concernant certaines découvertes et ainsi de révéler les raisons de certains non-dits bergsoniens.
L'imagerie conventionnelle est loin d'associer le nom de Rousseau à la connaissance scientifique. Ne fait-on pas communément de son premier Discours une denonciation des méfaits des sciences ? Ne voit-on pas dans son oeuvre l'exaltation d'une nature préromantique, opposée à celle des physiciens, des chimistes? En interrogeant précisément les rapports entretenus par Rousseau avec la culture scientifique de son temps, ces études mettent en évidence le déni de la culture et de la pratique scientifique de Rousseau, le déni du rôle joué par les référents scientifiques dans l'élaboration de sa pensée.
Ce livre traite de questions épistémologiques controversées à propos des sciences. Sous la forme originale et conviviale d'une série de dialogues, les échanges abordent d'une part des questions posées à propos des diverses sciences contemporaines (nature du progrès scientifique, prétention à la vérité des théories scientifiques, limites de la connaissance humaine) et d'autre part des questions plus spécifiques liées à l'interprétation de la physique contemporaine.
Même s'il n'y n'existe pas de "théorie leibnizienne du vivant" à proprement parler, il est possible de dégager chez Leibniz une conception de la vie comme système évolutif de forces actives animé par une dynamique d'optimisation, unité d'un "Désir" où être et comprendre sont indissociables, dans la mesure où mieux on comprend, plus on est.
Les crises se succèdent, depuis 1998, entre la Russie et l'Occident, au point que certains parlent de « nouvelle guerre froide ». Sur cette tension de niveau mondial se greffent de multiples conflits locaux au sein et autour de l'espace ex-soviétique, c'est-à-dire l'espace eurasien. Pour comprendre la configuration actuelle, il importe de retourner à 1991, lorsque l'URSS correspondait en gros, au plan géographique, à l'Empire russe de 1914. Qu'est devenue l'Eurasie depuis et où en est-on aujourd'hui ? Quinze États, de nombreux conflits potentiels ou réels nationalitaires et frontaliers, une tension à la fois locale et mondiale entre forces centrifuges postsoviétiques et force centripète panrusse. Le livre apporte des pistes pour comprendre cette situation.
A la fois théorique et pratique, la philosophie de John Stuart Mill concerne ce qui est objet de la science qui permettra la connaissance de ses lois. Dans son aspect pratique, elle se préoccupe de "ce qui doit être", c'est-à-dire l'ensemble des préceptes qui règlent la morale, la politique et l'esthétique, qui composent ce que Mill appelle l'Art.
En mettant en perspectives, au sein du phénomène religieux, les constantes anthropologiques découvertes par Georges Dumézil, les schèmes comportementaux dégagés par Henri Laborit et les plaçant au sein d'une sociodynamique du sens, convergente des découvertes mises au jour par Adrian Bejan en thermodynamique, la Théorie Constructale des Formes communicantes pourrait bien être la clef du code et des cartes que supputaient Sapir et Lévi-Strauss. Voici une approche novatrice du fait religieux.
Au cours du XXe siècle, le multiculturalisme et les nouvelles technologies ont favorisé le développement d'une altérité artistique et musicale. Cet ouvrage donne l'occasion de retracer un parcours de création au XXe siècle et propose des hypothèses concernant les différents moments de création et les relations des artistes avec les modèles de l'altérité. Une réflexion à la fois innovante et attachée à la tradition.
Dans l'état actuel de la santé mentale, la Psychiatrie et la Psychopathologie ont des positions et des rôles qu'il est important de définir et de situer au milieu des ambiguïtés et des différences de conception. Cet ouvrage étudie les rapports entre psychiatrie et psychopathologie dans le champ clinique des désorganisations psychiques. Après les perspectives historiques, l'étude situe les tendances actuelles de la psychopathologie, évoluant dans des sens parfois contradictoires et toujours complexes.
La conscience n'a cessé d'être au coeur des préoccupations de Monsieur Teste. Et qui dit conscience, dit aussi son contraire. Les Cahiers de Valéry sont une suite de scènes multiformes de leur conflit incessant. Valéry fut un lecteur attentif de Descartes et suivit les inflexions de toutes sortes à la fin du XIXe et dans la première moitié du XXe siècle : philosophie, neurobiologie, linguistique, etc., dans les jaillissements créatifs de ce que l'on peut appeler une "belle époque intellective". Nous exposons ici sa réflexion.
La logique de la philosophie de John Stuart Mill fait aujourd'hui l'objet d'une étude sérieuse, depuis la publication complète de son oeuvre, afin d'examiner la justesse des critiques adressées par Bradley, Jevons, Husserl, Heidegger et Ayer, et afin de rendre compte de sa valeur. La logique millienne se présente d'abord comme une logique de l'expérience ou science de la pensée vraie. Elle s'avère ensuite comme une méthode pour les autres sciences : sciences de la nature, sciences morale, mathématiques. Elle est enfin science de la science.
Les Paradoxes dzes menteurs I et II sont les deux volumes de Variations sur le paradoxe - III. Ce premier volume porte sur la logique, la littérature et les théories du paradoxe. Si le mensonge était comparé à un pays plein de marécages et de sables mouvants, certains voyageurs réclameraient une carte sûre à 100 % pour le traverser, tandis que d'autres se contenteraient d'une représentation fiable à 30 ou 60 %, ou déclareraient toutes les cartes menteuses. Représentées par les deux pôles incarnant une "pureté" inversée -la logique pure et la littérature pure", ces deux options représentées dans ce texte sont l'oeuvre de figures comme Tarski, Valéry, O. Wilde, René Girard, Chateaubriand, Manganelli, Vargas Llosa... Ce parcours finit sous la double rencontre de G. Deleuze et M. Blanchot autour de la rencontre du paradoxe et de la contradiction.
Leibniz remarquait qu'on ne pouvait trouver deux feuilles d'arbre identiques, car "il faut que chaque Monade soit différente de chaque autre". Que cette singularité tienne à une puissance interne propre à chaque unité de vie, que cette puissance soit celle du désir, et que ce désir soit celui de la différence optimale (et non de la simple conservation), voilà le fruit de la présente interrogation. Une ontologie de la "relation" ne saurait donc suffire : le vivant n'est pas simplement un système de corrélations car il faut placer en son centre ce par quoi la relation devient créatrice, inventive dans le sens du "plus actif" et du "toujours singulier", cela même qu'aucune science de la matière ne saurait arraisonner.
Le paradoxe sur le comédien et la comédie de l'intellect constituent les deux tomes de Variations sur le paradoxe - II. Ce premier volume s'attache à la stratégie de l'imitation dans la multiplicité de ses déclinaisons théâtrales, artistiques, corporelles, signifiantes, sociales, politiques. Elle concerne essentiellement Diderot, Jouvet, Brecht, Lacoue-Labarthe, Valéry. On peut dire que si au départ le comédien joue sur l'enceinte théâtrale-artistique une partition individuelle, il ne le fera pas sans qu'elle devienne aussi collective.
Les considérations relatives à la coexistence avérée des cultures font désormais partie intégrante des questions essentielles à l'ère de la mondialisation. Cependant, le contenu auquel renvoient les concepts qui y sont relatifs n'est guère évident. L'un de ces concepts est celui de "transculturalité". Ce premier volume étudie les tenants et les aboutissants du "mouvement transdisciplinaire" qui, de Stéphane Lupasco à Edgar Morin, fondent une perception singulière des rapports entre cultures.
L'ouvrage étudie la place de la "double contrainte" (double bind) dans la théorie de l'école de Palo Alto et, parallèlement, dans l'univers des Cahiers valéryens. Il se concentre sur trois paradoxes autoritaires - "soyez spontanés", "soyez libres" et "désobéissez" -, dont le dénominateur commun serait une "servitude volontaire" d'autant plus difficile à assumer.
Ce collectif explore, en s'inspirant des perspectives critiques ouvertes par Nietzsche, la potentialité de la métaphore dans un usage ordinaire et pragmatique du langage. Il s'agit de déterminer en quoi une telle figure de construction, qui repose sur un singulier mécanisme d'analogie, facilite ou favorise la réflexion et la communication dans le cadre de textes à visée transitive, que ceux-ci relèvent de la philosophie, des sciences humaines, des sciences pures, de l'administration publique ou encore de l'essai.
La philosophie des sciences cognitives sera-t-elle demain toute la philosophie de la cognition ? L'auteur pose le problème de la connaissance du point de vue de l'apport des actuelles sciences cognitives : comment celles-ci se distinguent-elles de l'épistémologie et comment y suppléent-elle ? Intelligence artificielle, systèmes cognitifs, pluralisme cognitif sont examinés dans la perspective d'une philosophie cognitive.
Dans une collection d'épistémologie et de philosophie des sciences, il manquait un travail et même un témoignage sur la psychanalyse: une lacune comblée grâce à Monique Charles. Les débats infinis concernant la psychanalyse comme science ou comme pratique trouveront ici un commencement de solution équitable. Une analysante parle publiquement de son expérience personnelle. Peu à peu, le symptôme se craquelle et la voie s'ouvre, plus libre, toujours plus libre.
Inspirateur du Cercle de Vienne, Wittgenstein s'est révélé ensuite constituer, au-delà de l'empirisme logique défendu par ce mouvement, une source fondamentale de la philosophie contemporaine dite " analytique " en même temps qu'il en ébranle les fondements . Cet ouvrage réunit des interprétations sur des points centraux de sa philosophie. Chez Wittgenstein, l'activité philosophique se révèle non comme affirmation doctrinaire mais comme travail inlassable d'analyse appliqué au langage théorique.
Depuis ses origines, le Cercle de Vienne a voulu s'élargir en un vaste mouvement international. Le nazisme et la guerre ont cassé son élan, mais certains représentants éminents de l'empirisme logique ont su, sur les lieux de leur exil forcé, prolonger en le transformant le programme officiel du Cercle. Le lecteur français ne peut plus ignorer les doctrines et controverses auxquelles a donné lieu cet héritage comme en témoignent les multiples contributions à cet ouvrage.
Des questions communes se posent au philosophe et au préhistorien concernant la naissance de l'art.
L'art paléolithique manifeste-t-il une sorte de goût inné pour le beau ? Une pratique magico-religieuse ? Une sorte de métaphysique de l'amour et de la mort? Pourquoi avoir consacré du temps à une telle activité ? Nos ancêtres ont-ils inventé l'art parce qu'ils étaient humains, ou bien sont-ils devenus humains grâce à leurs pratiques de l'art ?