Tchekhov présente au lecteur, avec constance et détermination, des portraits de femmes qui ne se battent pas au-delà de ce que l'époque historique permet de faire. Force est de constater qu'il existe également dans son oeuvre une représentation de femmes malheureuses d'être dans l'ombre, de subir le chaos de leur vie et de voir la destruction de leurs rêves, et prêtes à souffrir davantage encore pour quitter ce monde et chercher la lumière. La femme qui choisit cette voie se trouve alors devant l'ampleur de sa liberté et, dans son désir brûlant d'authenticité, elle suit un parcours "révolutionnaire".
" Avec érudition, attention, affection même, Bernard Hamon nous donne une biographie intellectuelle de George Sand dans toutes ses aspirations, ses contradictions. Une femme de son temps et dans son temps, dont la politique et l'histoire furent en somme la grande affaire et la vraie passion " Michelle Perrot.
Cette étude examine les multiples contours de l'imaginaire tel qu'il apparaît dans « La carte d'identité », ouvrage de Jean-Marie Adiaffi paru en 1980, à la fois comme outil esthétique, comme vecteur d'une pulsion onirique et philosophique, comme fondement d'une aspiration religieuse, comme voix d'expression d'une vision de soi et du monde. Elle montre comment l'oeuvre d'Adiaffi place l'imaginaire au coeur de l'articulation de l'expérience humaine, et comment l'expression symbolique induit l'être à s'affranchir des clameurs de l'univers sensible.
Auteur d'une production abondante (L'Oeil, Les Sofas, Césarienne, Fer de Lance, la Tignasse, le Secret des Dieux...) Zadi Zaourou, intellectuel engagé, à la fois poète, dramaturge, metteur en scène, romancier, musicien, n'a jamais vendu ses convictions, pas plus qu'il n'a tourné le dos à une convocation de la culture africaine profonde pour nourrir son imaginaire fécondé par la flamboyance, toute césairienne, d'une langue au firmament des Lettres ivoiriennes.
Ce livre est une étude critique du premier roman de l'écrivain centrafricain Gabriel Danzi. Cette critique insiste particulièrement sur le temps humain des personnages, concept qu'il théorise longuement. Il est à noter la "centrafricanisation" du français par Gabriel Danzi. La dernière partie du travail est un regard critique que l'auteur porte sur l'ouvrage, ce qui l'amène à conclure que Un soleil au bout de la nuit est un roman à la fois optimiste et pessimiste.
Cette étude explore les fondements mythiques de l'oeuvre romanesque d'Ahmadou Kourouma, à la lueur de l'ethnomythologie et de l'imaginaire du monde mandé, ce vaste ensemble géoculturel d'Afrique de l'Ouest dont fait partie la culture malinké. L'auteur examine les multiples facettes et fonctions du myhte, salutaire rémanence des croyances et valeurs ancestrales, puis le fait appréhender comme une impulsion radieuse qui fait vaciller les frontières du réel, du visible, de l'homme et de l'humain.
Existe-t-il une littérature aux Comores ? Pour répondre à cette question, l'auteur a choisi le roman de Mohamed Toihiri pour matérialiser cette vie littéraire comorienne. Un roman qui, en plus d'être une spéculation verbale, porte, en son sein, une dimension sociologique, anthropologique et même politique.
Ces entretiens auprès de dramaturges et cinéastes qui ont fait du thème psychiatrique une métaphore de l'enfermement dans les années 1960 à 1980 rendent compte d'une fragmentation de l'individu provoquée par une société qui a perdu ses repères. Débats sur : Antonin Artaud, Harold Pinter, John Cassavetes et Milos Forman. Entretiens avec : Ken Loach, David Edgar, Joseph Berke, J.P. Donleavy, Elia Kazan, Judith Malina, Stéphanette Vendeville, Dennis Reardon, Murray Schisgal, Michael Cristopher, John Pielmeier, Loriano della Roca et Krzysztof Zanussi.
La littérature féminine dont fait partie le roman féminin ivoirien a longtemps été présentée sous un cliché, celui qui fait d'elle une littérature consacrée au monde féminin. Dans cette optique, le style, le conditionnement social du personnage féminin principal et la thématique sont passés en revue. Alors, le roman féminin ivoirien ne se présente plus simplement comme roman "au féminin", mais comme un roman qui s'inscrit dans la perspective des mondes écritures révélant le talent des romancières.
L'auteur propose une "analyse progressive" de Rosie Carpe qui s'engage à "commenter pas à pas" le roman de Marie NDiaye. Cette lecture se montre attentive au jeu de l'intertextualité qui paraît tout particulièrement nourrir l'écriture de Marie NDiaye : la Bible, la mythologie grecque, les légendes et, parmi les écrivains modernes, Franz Kafka, William Faulkner ou encore Joyce Carol Oates.
L'ouvrage cherche à dégager la réelle part d'influence du mouvement surréaliste français sur les productions littéraires des auteurs africains et antillais (Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Olympe Bhêly-Quenum, Tchicaya U Tam'si), en interrogeant les similitudes, en soulignant aussi les différences dans le but de partir à la recherche d'une définition de ce qui a été baptisé le "surréalisme africain".
Si la popularité de la culture française en Pologne est une chose avérée, la division de l'Europe en deux blocs a dissimulé l'influence exercée par Camus, Malraux et Saint-Exupéry sur les intellectuels polonais. Cet essai présente le contexte littéraire, politique et social dans lequel intervient la réception des oeuvres des trois écrivains, ainsi que les mythes édifiés autour d'eux. Il montre également que les valeurs défendues par ces auteurs rencontrent un écho immédiat, parce qu'elles sont une affirmation de l'individu, de sa dignité et de sa liberté, face aux systèmes qui visent à l'asservir.
Amadou Hampâté Bâ est l'une des figures marquantes du XXe siècle, homme de passage de l'oralité à l'écriture. Cet ouvrage examine une approche théorique des concepts d'intertextualité, d'interdiscursivité et de transculturalité, en explorant les théories de Gérard Genette, Edouard Glissant ou Homi Bhabha en rapport avec le genre romanesque, le texte narratif. Ces notions permettent à l'auteure de proposer une lecture dynamique et transculturelle de textes d'Hampâté Bâ.
En 1994 au Rwanda, près d'un million de Tutsi ont trouvé la mort. Quatre ans après le génocide, en 1998, une dizaine d'écrivains sont partis au pays dans le cadre du projet "Rwanda, écrire par devoir de mémoire". Ainsi est née la littérature du génocide des Tutsis. Cet ouvrage tente d'analyser les oeuvres issues de ce projet, en particulier de souligner les différentes techniques narratives utilisées.
Les Chazal sont à part, toujours à contre-courant, toujours là où on ne les attend pas. Peu de familles peuvent se prévaloir d'avoir enfanté des caractères aussi forts, des tempéraments de feu capables de toutes les audaces. La Correspondance rend compte
Parmi les influences qui irriguent l'oeuvre de Jorge Semprun, Françoise Nicoladzé distingue celle de Jean Giraudoux que le jeune exilé de la guerre d'Espagne découvre au lycée Henry IV. Celui-ci est présent jusque dans son dernier roman autour de la figure étincelante de Judith. Pourquoi cette référence surprenante a-t-elle accompagné l'écrivain ? Que révèle-t-elle de l'identité semprunienne et comment a-t-elle permis de composer, avec d'autres figures romanesques, sa représentation de l'érotisme ?
Dans les quatorze romans et recueils de nouvelles analysés dans cette étude, un mythe se développe où fusionnent les personnages souvent fragmentaires, de sorte que l'oeuvre de Maryse Condé offre un point de vue sur le monde moderne où certaines paraboles offrent des commentaires mettant en relief les défis et les difficultés qui se présentent aux Antillais de nos jours.
Cet ouvrage présente une étude de l'oeuvre poétique de Térenti Granéli, auteur géorgien du début du XXe siècle quasi inconnu en France. Se montrant rapidement hostile au régime communiste qui se mettait en place dans son pays, le poète a voulu laisser à ses contemporains ainsi qu'aux générations futures, le témoignage de la nécessité de revenir à Dieu, seul espoir de vie, symbole de vérité et d'amour.
A travers un abondant corpus, l'auteur tire une typologie de la nouvelle africaine en se plaçant successivement à trois points de vue : d'abord une analyse thématique qui montre que le genre se place majoritairement du côté d'une esthétique réaliste. Ensuite, une analyse de plusieurs récits de nouvelles africaines permettant de découvrir que la narration des nouvelles obéit à des principes narratifs. Enfin, une partie est consacrée à la réception de la nouvelle qui rappelle les conditions difficiles de lecture en Afrique.
Cet ouvrage se propose d'explorer les représentations paysagères de la poésie arabe médiévale, à travers l'étude de l'oeuvre poétique d'Ibn Hafaga, qui vécut dans la partie orientale d'al-Andalus entre les XIe et XIIe siècles et reçut le surnom de « jardinier » (al-gannan), tant ses descriptions de jardins et d'espaces naturels enchantaient ses contemporains.
Zbigniew Herbert, auteur culte en Pologne, n'est connu en France que d'un cercle de privilégiés. Cet ouvrage se propose donc de donner une vision panoramique de son oeuvre de poète et d'essayiste et de l'introduire à un public plus large. D'autant que son oeuvre englobe le monde de la sensation, de l'expérience humaine, de l'art, le passé des civilisations... Elle est nourrie des nombreuses années passées à l'étranger, en particulier en France, par son auteur.
Cet essai, bâti à partir des sept premiers romans de Tierno Monénembo, entreprend une mise en relief des stratégies narratives au-delà d'une simple technicité scripturale. Son roman n'est pas neutre face aux monstres politiques et sociaux et tourne aussi en dérision ces peuples confiant leur destin et leur gestion sur la foi d'un simple sourire ou du bagout de l'homme politique. Cette démarche convoque ainsi une écriture de l'excès qui convertit le paradigme du réalisme cru du roman africain en un paradigme de l'hyperréalisme.
Depuis la découverte de son oeuvre par Zenon Przesmycki en 1897, Cyprian Norwid, mort en 1883 dans un oubli total dans un hospice de vieillards à Ivry, n'a cessé de grandir jusqu'à rivaliser avec Adam Mickiewicz et Juliusz Slowacki. Admiré par Henri Bergson, André Gide, Joseph Brodsky et Jean Paul II qui le considérait comme "l'un des plus grands poètes et penseurs de l'Europe chrétienne ", son influence a été décisive pour le développement de la culture polonaise de la première moitié du XXe siècle dans le domaine de la poésie, du théâtre, des arts plastiques, de l'architecture, de l'artisanat artistique voire du cinéma.
Depuis le début du XXe siècle, le roman dans le monde arabe s'est interrogé sur l'Autre occidental. Quels sont les formes et les termes de ce débat dont la littérature s'est nourrie et qu'elle a en contrepartie enrichi ? Comment a-t-il évolué en fonction des événements historiques et de l'interrelation elle-même ? Les principales étapes de ce dialogue ininterrompu sont abordées dans cette étude, permettant de repérer les continuités et les changements dans les valeurs opposées ainsi que les stratégies de mise en question des récits de l'histoire.