Depuis le début des années 1990, un certain nombre de facteurs ont concouru à la détérioration de la situation politique, économique et sociale de la population congolaise en général et katangaise en particulier. Ce nouvel environnement social a eu des conséquences fâcheuses sur les enfants, puisqu'il a été aussi à l'origine de leur débrouillardise, des violences dont ils sont victimes ou auteurs. Cet ouvrage est le résultat d'un échange avec les enfants orphelins, des enfants de la rue, enfants-soldats, travailleurs... victimes et bourreaux.
A travers des récits de soldats, recueillis en 1997, cet ouvrage retrace en deux parties le périple des vainqueurs de l'AFDL (Alliance des Forces Démocratiques pour la Liberté du Congo) et celui des vaincus des FAR-Interahamwe (Forces Armées Rwandaises).
Ce livre revient sur les circonstances de ce drame de mai 1990: une rixe entre étudiants, à caractère ethnico-politique, sur fond de fin de régime dictatorial du président Mobutu. L'auteur souligne l'iniquité du procès et décrit ses années de prison et sa réhabilitation dans l'opinion. Dirigeant politico-administratif sous le mobutisme, il est aujourd'hui un pilier du nouveau régime mené par le président J. Kabila.
Pour rendre compte du phénomène de la musique à Kinshasa, il faut un cadre d'analyse permettant d'expliquer les rapports entre musique, identité urbaine et Pouvoir. Les kinois ont recours à la chanson non seulement pour transmettre "aux autres" des messages, mais aussi pour se situer eux-mêmes en tant qu'êtres sociaux, politiques, moraux. Les auteurs montrent comment la musique, à la fois reflet et moteur du changement social, donne accès à l'imaginaire d'un vaste espace urbain.
Depuis les Indépendances, de façon récurrente, l'Afrique Centrale est assaillie par de violentes crises socio-politiques d'aspect identitaire voire ethniste. A travers une douzaine d'études, enquêtes de terrain, et leurs commentaires, ce livre aborde le fond politico-économique de ces identités régionales transfrontalières ayant dérivé en conflits intestins mortifères. Cet éclairage critique d'une situation de guerre larvée ou ouverte vise à proposer aux élites locales qui s'affrontent un espace de négociation apaisé et fertile.
Le Prince Kwete Mwana, fils d'un authentique roi Kuba (province du Kasaï), fut un "évolué" peu conventionnel sous la colonisation. Dans le Congo indépendant, il devint commissaire de district puis ministre provincial de l'Education, tout en gardant un oeil sur les affaires kuba. En 1969, après le décès du vieux Roi, il rédigea lui-même ses souvenirs entre 1913 et 1970. Publiée 50 ans après l'Indépendance, cette autobiographie rénove les connaissances historiques sur les royaumes africains.
L'Afrique actuelle vit dans une grande pénurie, et la RDC y ajoute la violence de guerres récurrentes. A Lubumbashi, les hommes ayant baissé les bras, les femmes ont pris les choses en mains. Elles se sont d'abord retrouvées pour prier ensemble dans des associations chapeautées par les Eglises chrétiennes (catholiques, protestantes, kimbanguiste, méthodistes ainsi qu'une myriade d'Eglises de Réveil nouvelles venues) où elles parlent de la survie, des moyens de s'extraire du désastre social et souvent familial. Elles osent quitter l'espace privé pour l'espace public.
Cette étude concernant l'histoire des arts plastiques de l'Afrique contempporaine constitue une véritable banque de données sur la peinture et la sculpture telles qu'exercées à Lubumbashi (RDC) entre 1945 et 2004. Une dizaine de contributions d'auteurs variés retracent la vie sociale des créateurs, leur formation, l'exercice de leur art et métier, les lieux où ils exposent et vendent leur production.
La polémique qui caractérise la mémoire du passé du Congo Belge nécessite de se pencher sur les sources coloniales les plus directes. L'auteur a recueilli dix récits de vie de colons belges et italiens installés au Katanga et au Kivu de la fin des années 1920 à l'après-indépendance. Ces témoignages diffèrent du discours colonial et missionnaire en ce qu'ils traitent avant tout de l'expérience des narrateurs eux-mêmes.
A travers des enquêtes de rue, les auteurs cernent les transformations de la ville de Lubumbashi, jadis phare économique et social du pays, aujourd'hui mégapole clochardisée... La Lubumbashi actuelle, avec son million d'individus, est la seconde ville de RD Congo ; noeud ferroviaire, routier, aérien, faisant jonction entre Afrique Centrale et Afrique Australe, c'est le pôle de développement incontestable de cette vaste Région - d'où la nostalgie d'une forte identité quasiment disparue.
La province diamantifère de Lunda Norte, en Angola, touche la province de Bandundu, en RDC. En 1992, l'UNITA (alliée de Mobutu) contrôle Lunda Norte et recrute des bras pour la prospection fluviale du diamant que Savimbi échange contre des armes. Le narrateur fait partie de cette vague venue trouver fortune à Lunda Norte. Durant 3 années (1994-1997), il s'échine sous la férule d'une UNITA avide d'accaparer les "diamants du sang" et note discrètement les événements quotidiens.
L'ouverture démocratique, décrétée le 24 avril 1990 par le dictateur lui-même, a aussitôt été bloquée par une volte-face officielle suivie d'un " avertissement " sanglant aux démocrates : dans la nuit du 11 au 12 mai 1990, des paracommandos mobutistes ont été débarqués sur le campus du Lubumbashi où ils ont massacré sélectivement des dizaines d'étudiants taxés d'anti-régime ; leur corps ont disparu et les familles des victimes n'ont pu se plaindre. Le massacre de Lubumbashi marque le début de la première désolidarisation des États occidentaux d'avec Mobutu.
L'auteur, une réfugiée parmi les centaines de milliers de condamnés, a réussi à passer à travers tous les massacres et les pièges. Elle témoigne pour que l'Histoire de cette gigantesque chasse à l'homme au grand jour se fasse et que les responsables politico-militaires soient poursuivis pour " crimes contre l'humanité ".
En 1948 , l'auteur arrive au Congo-Belge pour servir comme ingénieur au sein de l'Union Minière du Haut-Katanga, où il participe au progrès économique et social des années d'après-guerre. Les turbulences commencent en 1960 avec la proclamation de l'indépendance congolaise. Fin 1966, l'Union Minière devient dans une entreprise nationalisée sous le nom de " Société générale des Carrières et des Mines " (Gécamines). Jusqu'en 1974, la collaboration entre Bruxelles et Kinshasa semble possible. Ces mémoires nous retrace la véritable histoire de l'Union Minière-Gécamines autant que celle du Katanga-Shaba.
Les élections de mars 1997 à Kisangani constituent un cas rare dans les annales de la démocratie représentative. Elles n'ont rien coûté ; elles ont été réalisées quasiment sans préparation ni campagne électorale à proprement parler ; mais le plus inhabituel, c'est la population urbaine librement et volontairement réunie en " agora " qui a voté à main levée ! L'auteur a participé au scrutin et a été élu bourgmestre et relate donc un processus unique et ses conséquences à court terme qu'il a vécues.
Cet ouvrage fait suite au catalogue d'une exposition qui s'est tenue au Musée de Lubumbashi en avril 2000. Il s'agissait pour les organisateurs de rapporter concrètement l'histoire des cultures et mémoires urbaines de la capitale du Katanga minier, en rassemblant des objets-témoins, des images-souvenirs (photos ou peintures), des paroles de Lushois évoquant des moments forts d'une existence.
Comment gérer ce vaste espace qu'est l'Ancien Congo-Zaïre, actuelle République Démocratique du Congo ? A l'issue de leur longue Conférence Nationale Souveraine (CNS), tenue au seuil des années 1990, les délégués réunis à Kinshasa ont tenté de répondre en adoptant un projet de Constitution pour une nouvelle République Fédérale du Congo. Mais ni le maître d'alors, ni son successeur n'en ont pris acte. Une décennie plus tard, ce document historique mérite qu'on s'y arrête. Les termes de cette constitution ont été rédigés en français, langue officielle de l'Etat, et traduits ensuite dans les 4 langues nationales.
Comment gérer ce vaste espace qu'est l'Ancien Congo-Zaïre, actuelle République Démocratique du Congo ? A l'issue de leur longue Conférence Nationale Souveraine (CNS), tenue au seuil des années 1990, les délégués réunis à Kinshasa ont tenté de répondre en adoptant un projet de Constitution pour une nouvelle République Fédérale du Congo. Mais ni le maître d'alors, ni son successeur n'en ont pris acte. Une décennie plus tard, ce document historique mérite qu'on s'y arrête. Les termes de cette constitution ont été rédigés en français, langue officielle de l'Etat, et traduits ensuite dans les 4 langues nationales.
Cet ouvrage analyse les résultats d'une enquête socio-économique auprès de 84 ménages de l'agglomération, un quart de siècle après la dernière étude de ce genre. Au rythme des biographies familiales, on y redécouvrira l'histoire de la ville, la composition de la maisonnée, l'espace domestique, les budgets ménagers et l'inventaire des activités de débrouille. Un mélange d'approches quantitatives et qualitative pour étudier la crise telle que vécue par les foyers congolais.
Cette chronique des origines du déroulement des conflits armés qui déchirent le Congo-Zaïre depuis 1996 est vue ici à travers le prisme kivutien. Ce travail essaie d'éclairer les motifs de base des deux conflits armés régionaux, la guerre dite de Libération et la guerre d'Occupation, ainsi que les tentatives de la Commuanuté Internationale dans la recherche d'une solution négociée.
Après son disours "d'ouverture démocratique" à Kinshasa le 24 avril 1990, le Président Mobutu s'est retranché dans son fief de Gbado-Lite, son village natal transformé en ville-lumière de la forêt équatoriale. Du palais de marbre de Kawele, il régnait encore sur le Congo-Zaïre en tirant les ficelles du petit monde Kinois. Le 17 mai 1997, après une guerre-éclair de 7 mois, initiée, dirigée et menée par le Rwanda de Paul Kagame, le marechal président a perdu le Pouvoir ramassé aisément par Laurent-Désiré Kabila le chef congolais des rebelles "libérateurs". Mobutu a dû fuir précipitamment Gdabo-Lite pour se réfugier au Maroc, où il meurt peu après d'un cancer généralisé.
Des chercheurs travaillant à Lubumbashi tentent de présenter l'évolution de la musique urbaine au Katanga à partir des années 1940. Les contributions retracent la naissance de la musique moderne de danse et analysent son évolution. L'un des pionniers des musiciens katangais, Edouard Masengo, qui vient de décéder, y raconte sa longue carrière. Plusieurs chansons, surtout de la période initiale, sont transcrites et traduites en français. L'émergence récente de la musique autodidacte de jeunes citadins marginalisés est présentée en fin de volume.
Depuis plus d'une décennie et le massacre d'étudiants sur son campus en 1990-1991, l'Université de Lubumbashi a survecu, et est restée un espace de recherche, d'acquisition des connaissances et d'échanges. Rare endroit où s'exerce encore la liberté de parole, c'est une tribune témoignant des conflits politiques, de la violence, des ambitions individuelles. Le rôle de cet espace privilégié est analysé depuis 1990.
Dans les régions industrialisées du Congo-Zaïre le travail salarié ainsi que ses avantages sociaux étaient désignés sous le terme kazi. A travers ce statut, les hommes sont entrés dans l'ère "moderne". Au cours de la seconde moitié du XXe siècle, la décomposition des univers de type colonial suivie de la désindustrialisation ont entraîné la crise sociale. Les populations sinistrées ont tout perdu avec la fin du kazi. Le travail de mémoire s'articule ici autour d'un sentiment de rage de n'avoir pas su ou pu maîtriser cette "modernisation" qui fit d'eux des citoyens pour les rejeter ensuite à la marge du monde.