A quels types d'épreuves les intervenants sociaux doivent-ils faire face ? Quelles capacités d'action et de ressources individuelles et collectives mobilisent-ils pour surmonter ces épreuves ? Les mutations de l'intervention sociale contribuent-elles à produire une démocratisation du champ social ou produisent-elles une complexification des formes de domination ? Ce livre collectif fait l'état des lieux des transformations de l'État social et de ses conséquences sur l'état de la régulation sociale, de l'intervention sociale et du lien social au sein des sociétés modernes.
À partir de travaux en sciences sociales, cet ouvrage interroge la coproduction des logiques d'action à l'oeuvre du côté des jeunesses de rue et des acteurs de la complexification du contrôle social. Il comporte trois parties articulées entre elles. La première s'intéresse aux représentations dont les jeunesses de rue sont l'objet ; la seconde décrit des actions et pratiques concrètes de ces jeunes tandis que la troisième partie interroge les réactions sociales que ces pratiques suscitent.
Ces dernières années, des extrémistes identitaires percutent les valeurs républicaines de la société française. Voyant l'avenir de l'humanité comme un « choc des civilisations » et une « guerre de races », ces mixophobes ethno-différencialistes partagent la théorie du « grand remplacement » en Occident : les identitaires nationalistes et anti-cosmopolites, de même que les identitaristes décoloniaux et islamistes. Les crispations identitaires ont ainsi fait couler beaucoup d'encre : les uns dénoncent le « défaut d'assimilation » des populations immigrées, tandis que les autres accusent la « panique identitaire ». Cet ouvrage ne se situe dans aucun de ces camps idéologiques mais décrit ces radicalités identitaires et les enjeux pour la cohésion sociale au sein des sociétés démocratiques.
"La sociologie des turbulences" fournit des éléments théoriques et analytiques pour penser, autrement que sous un angle moral-sécuritaire, les désordres des inégalités induits par la production/reproduction/augmentation des injustices sociales et économiques au sein des sociétés capitalistes libérales-conservatrices ainsi que les réactions sociales qui les accompagnent. Dans la pratique, elle analyse les conflits sociaux, politiques, éthiques et culturels. Elle insiste également sur les capacités d'action et de réaction individuelle et collective des acteurs.
Entre les expériences sociales et interculturelles vécues et les représentations forgées et véhiculées sur ces expériences, cet essai tente de comprendre les dérivations et les dérives qui structurent l'imaginaire du "vivre avec" dans les temps contemporains. L'ouvrage met le doigt sur un dilemme sociétal : d'une part, une réalité sociale ne pouvant échapper à la dérivation interculturelle qui la travaille, dans le double contexte de l'Europe et de la "mondialité" et, d'autre part, des imaginaires qui résistent défensivement à cette dérivation.
Grâce à la réalisation d'une enquête ethnographique et à la mobilisation d'une "sociologie des turbulences", l'auteur tente de comprendre la production et la régulation des phénomènes de violences dans une cité ghetto. Il analyse l'expérience sociale d'habitants qui font peur, notamment des jeunes considérés comme "figures de désordre". Qu'ils soient pacificateurs ou rebelles, les internés du ghetto déploient des stratégies individuelles et collectives pour sortir d'un processus de "réification réciproque".
La responsabilité éducative des familles des classes populaires est devenue une préoccupation forte pour les institutions soucieuses de l'intérêt et de la protection des enfants mais aussi pour celles qui sont directement préoccupées par la gestion des "turbulences urbaines". L'auteur a dirigé une enquête sociologique dans des quartiers populaires de trois départements français.
L'objectif de cet ouvrage est d'interroger l'utilisation des méthodes d'enquête mobilisées pour étudier les déviances, la délinquance et leurs régulations. Au-delà des discours convenus sur les choix de méthodes, les auteurs décrivent leurs pratiques effectives de recherche. A partir d'exemples, ils exposent leur protocole d'enquête, les difficultés rencontrées et les ressources mobilisées. Les auteurs soulèvent aussi des questions épistémologiques et déontologiques liées à la préparation, au déroulement et à la diffusion d'une recherche.
Deux années que Manuel Boucher mènent en collaboration avec Mohamed Belqasmi et Eric Malière, une enquête de terrain sur le discernement policier dans plusieurs territoires stigmatisés comme "sensibles" par les forces de l'ordre à Paris, Saint-Denis et Marseille. L'originalité de cet ouvrage repose sur la prise en compte des représentations mutuelles de policiers et d'habitants. Dépassant les approches idéologiques de la question policière dans les quartiers populaires, il apporte des pistes de solutions pour combattre ce processus de défiance réciproque
Cet ouvrage identifie les formes actuelles du politique, du Mali au Québec en passant par la Turquie, l'Espagne, Madagascar, la France ou encore l'Italie. Que se passe-t-il concrètement en matière de redéfinition du politique ? Quelles formes prennent les mouvements protestataires à travers le monde ? Les notions d'espace public, d'autochtonie, d'identité, de nation, de citoyenneté sont, entre autres, analysées. L'incertain politique est pensé à travers des pratiques, mouvements et luttes qui restent à identifier pour comprendre notre monde contemporain.
Cet ouvrage réunit les contributions de chercheurs français, québécois et espagnols. Ils questionnent le rapport entre société et intervention sociale à partir de la notion de transformation, et ils réfléchissent aux enjeux, aux défis de ce rapport sur les diverses postures de l'intervention sociale. Quelles conséquences engendrent les discours incapacitants sur les pratiques des acteurs ? Au delà des théories dominantes de l'incapacité, comment valoriser d'autres modes d'analyse des transformations de l'intervention sociale ?
Dans un contexte de complexification des dispositifs de l'action sociale et éducative au sein desquels agit une pluralité d'« experts », cet ouvrage interroge les modèles d'analyse et d'intervention mobilisés par ces acteurs sociaux. Il présente l'intérêt de proposer une modélisation éclairante des différentes approches de l'expertise dans l'intervention et l'ingénierie sociales. Il souligne également les atouts et les limites de l'appareil de formation et la nécessité de concevoir des agencements d'expertises complexes associés à de fortes références éthiques et déontologiques.
Les transformations sociale et économique d'inspiration néolibérale et le traitement sécuritaire des inégalités sociales réinterrogent les modèles de protection et d'action sociales développés durant le XXe siècle. Cet ouvrage a une double ambition : faire une sorte d'état des lieux des connaissances produites sur les questions sociales et culturelles contemporaines ; montrer que la production de la recherche et sa valorisation dans le champ de l'intervention sociale peut permettre à cet espace hétérogène de sortir de l'hétéronomie.
Voici interrogée la production/régulation/répression des désordres en France ainsi que dans plusieurs autres pays (Argentine, Cuba, Iran, Turquie, Belgique, Suisse, Italie). Quelles sont les réponses apportées par les pouvoirs publics et les acteurs professionnels et sociaux pour assurer le bon ordre, éviter les débordements ? Alors que nous vivons une crise du lien social, propice au développement de logiques autoritaires, exclusionnaires et conservatrices, voici une réflexion sur des sujets fondamentaux pour l'avenir des sociétés démocratiques.
En ces temps, de nouveau sombres pour la co-existence des « uns » et des « autres », les langages du soupçon, de la défiance et de la déchéance, de la guerre et du terrorisme prennent le pas sur ceux des politiques apaisées de la relation. Le plus urgent est alors de penser. De repenser plus exactement, ou de penser autrement ce monde qui « est en marche » et à partir de cette marche-même. Et c'est « quelque chose d'autre » qui se profile ou un autre monde, qu'il nous faut tenter de comprendre en renouvelant nos approches. C'est la démarche qui a présidé à ce livre.