Else Lasker-Schüler est née, en Allemagne, en 1869, dans une riche famille juive. Son oeuvre restera toujours inséparable de sa vie. Idole des folles années berlinoises, avant l'avènement du nazisme, elle échoue à Jérusalem, dans les années 40. Ses poèmes nostalgiques nous émeuvent par leur bouleversante sincérité. Raoul de Varax, son traducteur, a traduit d'autres grandes voix de la lyrique allemande.
Génie sans capacités, aristocrate mendiant, juif antisémite, troubadour misogyne..., l'antinomie s'attache en permanence au nom du poète viennois Peter Altenberg. Peut-on quand même trouver le système dans l'apparente incohérence, et définir un être humain par ses contradictions ? Pour répondre à ces questions, nous suivons ici l'itinéraire parcouru par un observateur subtil de la bourgeoisie, menant une existence de marginal entre ses amis les écrivains Karl Kraus et Arthur Schnitzler, l'architecte Adolf Loos et le peintre Gustav Klimt
Ce livre rapporte l'expérience majeure en matière d'écriture qui consiste à examiner comment se transforme, chez un futur écrivain, des brouillons en oeuvre magistrale. Il propose la réédition d'une thèse de doctorat soutenue en 1977 en Sorbonne, devant un jury où figuraient Roland Barthes ou Gérard Genette. Bien plus qu'à une énième consultation des brouillons proustiens, on assiste ici à une expérimentation originale des prémisses d'une oeuvre car s'y précisent les contours du style d'un écrivain qui s'éveille.
Le livre de Françoise Maffre Castellani est un commentaire, étayé sur de multiples exemples, de la détermination "grave et sereine" d'Edith Stein, cette philosophe juive allemande, entrée au Carmel et assassinée à Auschwitz. Témoin de la Shoah, femme de courage et de coeur, écrivain remarquable, le portrait qui nous en est présenté captive et retient l'attention, d'autant qu'il n'est pas dépourvu d'humour.
Jo Jong-nae est souvent proposé au Nobel de littérature (Corée du Sud) pour avoir su fixer, dans une immense symphonie, publiée en français chez L'Harmattan, le destin de la nation coréenne de la fin du 19e siècle aux années 80 du 20e. Il nous a paru pertinent de demander à Georges Ziegelmeyer de conter les deux cycles que le lecteur français pourrait se procurer. Nous y trouverons un peuple à la culture et aux traditions millénaires et une fresque romanesque exceptionnelle.
Nous retrouvons dans cet ouvrage les essais majeurs de Claude Vigée. L'oeuvre critique de ce poète s'orientant selon quelques grands axes constants, les essais s'ordonnent de la critique de l'idéalisme occidental à l'élaboration d'une poétique originale, en passant par ce que Martin Buber appelait l'événement de la reconnaissance. La démarche de Claude Vigée ne se saisit pleinement que dans son retour aux sources du judaïsme...
Dickens et Freud ont éclairé leur époque. Ils se sont penchés sur l'enfance, la famille, l'inconscient, la mémoire. Studieux, aînés de leur fratrie, ils ont supporté des parents instables et irresponsables pour lesquels ils se sont dévoués. Ils ont connu une adolescence difficile qu'ils ont compensée par le travail et l'intelligence. Pères de nombreux enfants, curieux, modernes, célèbres, ils ont traversé des tentations similaires, et sont restés à l'écart des idées politiques, critiques des États-Unis et de l'emballement économique. Tous les deux sont morts à la veille de conflits majeurs, en 1870 et en 1839, conflits dont la démesure allait confirmer leur jugement sévère sur la nature humaine.
L'oeuvre d'Elie Wiesel est celle d'un écrivain, témoin d'une période noire à nulle autre pareille, d'un penseur, d'un homme d'action, d'un éveilleur des consciences.
Mises à part deux études concernant l'oeuvre de fiction de l'auteur, un aspect moins focalisé sur la recherche académique a été mis en évidence dans cet ouvrage. Il s'agit du relevé des pensées et des aphorismes enchâssés, souvent de manière percutante, dans l'ensemble de ses écrits.
Un poète qui a voué une partie de sa vie à commenter l'oeuvre des autres, se penche sur la sienne, interroge son intarissable énigme. Nourri aux sources de la Bible et des grands textes hébreux autant qu'à celles des traditions poétiques françaises les plus hautes, ce livre est, au bout du compte, une méditation sur le mystère de la condition humaine. Claude Vigée est essayiste, diariste, traducteur. Prix Femina de la critique (1979). Prix de l'Amitié judéo-chrétienne 2006. Bourse Goncourt de la Poésie (2008).
Dans "Une grammaire des sentiments", ouvrage traduit de l'allemand par Dina Le Neveu, Tilmann Moser nous conte une plongée dans les secrets enfouis de la toute petite enfance. Il évoque les traumas subis durant la première année de sa vie, au sein de sa famille qui connaît un destin mouvementé. Sa recherche de traumatismes anciens, qu'il lui faut extraire de sa mémoire inconsciente et mettre à jour la patience d'un archéologue, emprunte les voies complexes et sinueuses de la psychanalyse.
Cela pourrait se dire une autobiographie. Depuis la naissance, en Pologne, c'est toute la gamme des événements petits et grands, parfois dramatiques, les amours et les amitiés, la construction psychologique et professionnelle de celui qui deviendra le poète de "Je est un juif". Les rencontres avec les grandes figures de ce temps, les rêves d'avenir, les utopies politiques... Autour du thème central de la mère, un roman aux variantes et embranchements multiples se dessine.
Au cours de la première moitié du XX siècle, Roquebrune-Cap-Martin a accueilli un nombre important de personnalités du monde des arts et des lettres. André Gide, Simon et Dorothy Bussy, Malraux... Des artistes et des écrivains qui ont conféré à ce lieu l'éclat que cet album restitue : remanié et complété, celui-ci est issu de l'exposition présentée à l'automne 2013 au Parc du Cap-Martin, en partenariat entre l'Office de tourisme de Roquebrune et la fondation Catherine Gide.
Pris dans la tourmente politique du siècle, Jorge Semprun a su faire de sa vie et de son engagement la matière d'une oeuvre exceptionnelle dont il faut souligner la complexité. Au fur et à mesure que la rupture avec le communisme se creuse, l'écart entre le militant stalinien, l'écrivain en mal de parti et l'intellectuel antitotalitaire ayant enfin atteint la lucidité devient blessure identitaire et l'écriture autobiographique s'impose à la fois comme problème et seule solution.
Le théâtre de Pirandello propose maints dilemmes et ambiguïtés. Sans doute la situation d'arrivée est extravagante, atypique, voire étrange par rapport à celle du départ, ce qui frappe les admirateurs du grand dramaturge. Mais ce n'est pas tout : les être aussi ont changé, ont été massacrés, héroïques ou glorieux, soudain méconnaissables, emportant avec eux le secret de leur retournement.
Tourgueniev, Tchékhov, Corinna S. Bille et Gonzalo Torrente Ballester, constituent l'autre volet de ce nouvel essai de Quentin Debray.