L'ouvrage cherche à dégager la réelle part d'influence du mouvement surréaliste français sur les productions littéraires des auteurs africains et antillais (Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Olympe Bhêly-Quenum, Tchicaya U Tam'si), en interrogeant les similitudes, en soulignant aussi les différences dans le but de partir à la recherche d'une définition de ce qui a été baptisé le "surréalisme africain".
Dans les quatorze romans et recueils de nouvelles analysés dans cette étude, un mythe se développe où fusionnent les personnages souvent fragmentaires, de sorte que l'oeuvre de Maryse Condé offre un point de vue sur le monde moderne où certaines paraboles offrent des commentaires mettant en relief les défis et les difficultés qui se présentent aux Antillais de nos jours.
Depuis le début du XXe siècle, le roman dans le monde arabe s'est interrogé sur l'Autre occidental. Quels sont les formes et les termes de ce débat dont la littérature s'est nourrie et qu'elle a en contrepartie enrichi ? Comment a-t-il évolué en fonction des événements historiques et de l'interrelation elle-même ? Les principales étapes de ce dialogue ininterrompu sont abordées dans cette étude, permettant de repérer les continuités et les changements dans les valeurs opposées ainsi que les stratégies de mise en question des récits de l'histoire.
Pour comprendre l'apport de Ghelderode au théâtre, il faut bien sûr tenir compte des caractériqtiques du champ littéraire à l'époque, connaître quelque peu le travail de ses contemporains, s'intéresser aux théories futuriste et expressionniste... Cependant, l'observateur passerait à côté d'une part essentielle de l'oeuvre s'il n'attachait un instant ses pas à cette culture belgo-flamande ayant servi de ferment au travail de l'écrivain (d'où notre intérêt pour le carnaval et la peinture de Ensor).
Pour faire ressortir l'originalité de la poésie africaine du XXe siècle, les critiques l'ont opposée à la production française versifiée du classicisme. Ce volume mène une étude contrastive entre trois poètes ivoiriens et quatre poètes français, à partir de l'étude du rythme à la lumière des théories poétiques récentes, afin de mieux approcher les traits identitaires réels de la poésie ivoirienne, notamment dans son rapport à l'oralité.
Tout entière construite sur le retour en série des mêmes thèmes et motifs, l'oeuvre de Marguerite Duras est souvent associée à l'obsession, une obsession à l'origine de laquelle se trouverait l'angoisse du manque, de la perte et de la déchirure. Loin de considérer la répétition du simple point de vue du blocage, il s'agit alors de voir comment celle-ci devient un moyen, par le jeu de la reprise et des modifications, de transformer des scènes d'amour marquées par l'échec et la frustation en scènes d'amour et d'accomplissement.
Le premier roman de Thomas Mann, Les Buddenbrook, longtemps considéré comme un excellent exemple de roman de la décadence avec tout ce qui s'ensuit : réalisme, naturalisme... présente, en fait, l'éventail des leitmotive de l'oeuvre toute entière et permet ainsi une approche de l'imaginaire mannien.
Andreï Makine est une figure à part dans la littérature française contemporaine, car, bien qu'il écrive en français, il reste, pourtant, un romancier profondément russe. Ce phénomène s'explique par son appartenance à deux mondes différents qui ont influencé son éducation et sa formation littéraire. Ce dédoublement détermine les sujets de ses romans dans lesquels, l'écrivain rend hommage à son enfance et à son adolescence, à son passé et son présent, à son pays natal et à son pays d'adoption.
Manifeste dans Joseph, la figure mythique est aussi prégnante dans le roman de Thomas Mann : Les Confessions du chevalier d'industrie Félix Krull, roman picaresque hermésien, c'est-à-dire que le héros, aux trente-six métiers..., reste fidèle à des valeurs auxquelles il ne renonce jamais, contrairement à des donneurs de leçons qui font profession de mépriser celui qu'ils désignent par le nom péjoratif, à les en croire, de "marginal".
Par l'analyse de six romans de trois romancières francophones, cet ouvrage montre l'existence de groupes minoritaires au sein de la littérature francophone, parmi lesquels celui des écrivains féminins. Le roman féminin, écrit dans un contexte de migration, exprime les opacités du malaise identitaire. L'étude révèle ainsi comment l'écriture peut déconstruire et installer une crise des identités sexuelle, religieuse et culturelle en même temps qu'elle bouleverse des valeurs et codes sociaux.
L'analyse des jeux et jouets, jeux de mots et de langage, jeux narratifs et intertextuels, que propose Virginie Iché met en évidence la tension fondatrice entre liberté et règles qui caractérise les Alice, et, au-delà, le processus de subjectivation qui traverse ces oeuvres. Cet ouvrage vient aussi expliquer l'étonnante plasticité de l'oeuvre carrollienne, sa vivacité et sa capacité à susciter toujours plus d'interprétations-interpellations 150 ans après sa première publication.
Cet ouvrage évoque les grands représentants du théâtre de langue allemande, tels que Lessing, Goethe, Lenz, Schiller, Kleist, Tieck, Grabbe, Schnitzler, Hofmannsthal, Horvàth, Dürrenmatt, à travers des oeuvres emblématiques allant de la seconde moitié du XVIIIe siècle à la 1re moitié du XXe siècle. A traves la variété des personnages et des intrigues se profilent des conceptions, des questionnements, des critiques et des révoltes qui restent d'actualité.
Cet ouvrage examine , en les embrassant, tous les aspects, du moins les plus importants, de la fécondation du roman africain par le conte. Menée à partir d'un large échantillonnage de romans négro-africains issus d'époques et d'aires culturelles et linguistiques différentes et couvrant la période 1950 à 2000, l'étude montre que le conte ne sustente pas seulement l'écriture romanesque, mais s'inscrit dans le corps des oeuvres créées.
Si le constat de la multiplicité, de l'éclatement du Je dans le roman africain des trente dernières années est indéniable, peu d'études d'envergure sur l'aventure littéraire du Je ont été entreprises pour lire, analyser et proposer un cadre historique et axiologique de cette évolution. C'est cette question d'une sorte de "procès en personnalisation" du Sujet africain qui est l'objet central de ce livre articulé autour du roman.
Les grandes fresques littéraires représentant le peuple en mouvement nous offrent des illustrations saisissantes de la notion de peuple. C'est le moment de vérifier que l'imaginaire entre pour une bonne part dans le domaine du politique. Les figures du Pouvoir obligent à remonter loin dans le temps et à se poser la question de l'origine de l'Histoire, et particulièrement, le passage de la tribu à la Cité.
Maupassant est un des auteurs français les plus lus mais il n'est pas sûr que ses lecteurs sachent dire clairement pourquoi ils l'apprécient. Ils s'en expliquent parfois par des idées reçues qui ne résistent pas à la lecture des contes (pas tous normands) ni des romans (pas seulement Bel-Ami). Parmi les idées qui méritent d'être revues plutôt reçues : Maupassant serait un cynique - alors qu'il ne cesse de s'indigner contre la cruauté ; il porterait sur les femmes un regard machiste et libertin - alors qu'il témoigne d'une empathie étonnante à l'égard du monde féminin.
André Malraux a donné à la création romanesque du XXe siècle une définition toute nouvelle, soit "l'imaginaire de l'écriture". Ce livre tient à poser l'hypothèse que l'imaginaire de l'écriture des romans malruciens relève étroitement de son Musée Bibliothèque imaginaire. C'est justement dans cet univers de formes littéraire, artistique et culturelle, que Malraux a élaboré les nouveaux procédés créateurs pour réaliser son imaginaire romanesque.
Partant d'un présupposé à la fois historique, narratologique et thématique, notre analyse cerne la place de la femme au sein des romans francophones, québécois, algériens et russes. Notre étude se focalise sur la remise en question de la notion de l'héroïne, ainsi que son immersion dans l'ère du soupçon. Étant absente et désagrégée dans le foyer incertain des myriades d'impressions, l'héroïne francophone se trouve flanquée dans le néant. Ayant perdu son statut de personnage, elle demeure l'objet de l'histoire racontée, et assujettie en ce sens au reste des personnages, qui la façonnent à leur manière.
Comment le jeu de la mémoire fonctionne-t-il dans les oeuvres des créations francophones en tant que facteurs de réactivation et de subversion d'une histoire institutionnalisée ? L'écrivain francophone parvient-il toujours à transcender les tensions de la mémoire? Cet ouvrage examine et repense les enjeux identitaires aussi bien dans la démarche des différents auteurs étudiés (Patrick Chamoiseau, Kossi Efoui, Henri Lopès, Emile Ollivier, Assia Djebar, Ahmadou Kourouma, Edouard Glissant etc.) que dans la pensée même des oeuvres.
Qu'est-ce qui motive un livre sur le postmodernisme littéraire en Afrique ? Loin des débats philosophiques d'une postmodernité africaine, mais acceptant le contexte postmoderne global, les contributeurs se sont livrés à un exercice de lecture du roman africain, avec des outils postmodernes, et ont travaillé à interroger les frontières mouvantes et l'identité rhizomatique de ce roman.
La singularité des Petits traités, l'oeuvre majeure de Pascal Quignard, suscite le désir de définir la problématique de l'ouvrage en évitant toutefois de le réduire à des schémas interprétatifs. Le problème de la Fascination du fragmentaire est déployé en trois temps. Le premier vise à décortiquer la rhétorique spéculative et à souligner la discontinuité narrative supposée par le fragment. Le deuxième relève les enjeux du mythe qui assure la continuité du récit fragmentaire ; le troisième éclaire le fonctionnement de la fascination du sujet par l'Autre qu'il regarde, écoute, lit.
L'écrivaine franco-japonaise Kikou Yamata (1897-1975) occupe une position singulière sur la scène littéraire française du XXème siècle, et ses ouvrages (romans, récits, essais) ne peuvent manquer de susciter un intérêt immédiat : Yamata a en effet signé des oeuvres d'une beauté saisissante qui s'attachent à élucider le Japon, figure majeure de l'altérité géoculturelle. L'auteur de cet essai propose une relecture des oeuvres principales de Yamata, afin d'évaluer sa contribution particulière à la question de la représentation du Japon.
Qui est l'autre Cioran ? Celui qui a choisi la France en quittant la Roumanie ? Celui qui, renonçant à la Roumanie, ne peut s'empêcher parfois de renouer avec elle ? En abordant Cioran par la question de la langue, Constantin Frosin pose ce problème dans la juste perspective, celle de la création littéraire.
La création au XXème siècle trouve ses motivations dans la découverte et l'exploration d'une évidence : l'image n'est pas ce qu'elle montre et la parole n'est pas ce qu'elle dit. Depuis, la littérature porte en elle cette imprescriptible scission. Litote d'un monde qui la déborde, la littérature offre aux écrivains deux postulats esthétiques, l'un de tout dire pour "qu'on en parle plus", et l'autre de parler à l'économie et même de se taire dans l'espoir d'atteindre l'absolu du dire.