Comment le roman se situe-t-il par rapport à la Loi ? Comment la conteste-t-il ? Que devient-il quand disparaît la transcendance religieuse et morale ? La modernité occidentale semble liée au refus, voire à la disparition de la Loi, entendue comme absolu,
« Le Neveu de Rameau, ou la supériorité du « fou » sur le « philosophe » ? Et si c´était le contraire ? Les Liaisons dangereuses, un éloge masqué du libertinage ? Voire... La révolte au sérail à la fin des Lettres persanes, une dénonciation déjà féministe
Jacqueline Lévi-Valensi, présidente de la Société des Études Camusiennes disparue en 2004, ne cessait de souligner l'actualité et la force de la pensée d'Albert Camus, «pensée qui refuse la démesure et qui, n'oubliant jamais l'exigence morale, en fait le principe de toute action.» Pour lui rendre hommage, des penseurs et des chercheurs interrogent cette pensée et le mode de rapport au monde, à l'homme et à l'Histoire qu'elle implique. Visitez le site web Albert Camus: www.webcamus.free.fr
Dans Le Peuple, Michelet a cette phrase à propos des élèves des grandes écoles fondées en l'an III par la Convention : « Spectateurs de l'invention continuelle de leurs maîtres, ils allaient inventant aussi. » Jean Goldzink n'a jamais voulu passer pour un maître, mais il est un inventeur de cette sorte. Pendant près de quatre décennies passées à l'Ecole Normale Supérieure de Fontenay/Saint-Cloud/Lyon, il a lu et relu les textes de la littérature française en y cherchant ce qu'ils apportent de singulier, de fort, de neuf. Il a formé des générations d'enseignants-chercheurs à ce type d'enquête, dans le double souci de la trouvaille et de l'élégance. Ses élèves et collègues lui rendent ici hommage avec une quarantaine d'études, explications de texte ou commentaires. Les auteurs étudiés s'échelonnent du Moyen Âge au XXe siècle, de Chrétien de Troyes à Claude Simon.
Ecrivain prolixe, Eric Chevillard est l´un des plus grands talents du paysage littéraire français contemporain. Avec à son plus d´une trentaine de publications variées, il est perpétuellement engagé par son oeuvre dans une entreprise de construction-démolition des codes, l´une n´allant jamais sans l´autre. Mourir m´enrhume, premier opus publié en 1967, inaugure un univers loufoque marqué par l´humour, la fantaisie et le jeu avec langage et logique. Ce monde carnavalesque opère un renversement des des conventions - en priorité celles du roman et de sa dimension réaliste - de l´esprit de sérieux ou encore de la raison triomphante. Car la littérature, pour Eric Chevillard, est un art de la contre-attaque. Cet ouvrage met en lumière une oeuvre encore partiellement inconnue dans toute sa saisissante cohérence et sa flamboyante originalité.
Ce petit essai, composé entre juin et août 2008, ne se pose qu´un seul défi : faire court. Dès lors, il faut taper plus fort sur la tête du clou. Quitte à se faire mal aux doigts et écraser le bois dont on prétend s´échauffer. On dira que les Lumières se prêtent d´elles-mêmes au jeu. Ne l´ont-elles pas presque inventé, dans la plus célèbre bataille entre idées ? Peut-être. Mais elles n´ont pas tiré les premières. Elles répondent aux noires soutanes, toujours là et bien là. Qu´est-ce pourtant que les Lumières qui, parties d´Europe au tournant du Moyen Âge, entendent rayonner sur le monde et délivrer l´Humanité de ses fables, la raison de ses erreurs, la société de ses malheurs ? On se l´est souvent demandé, et il faut continuer. Faire bref ne signifie pas à tout coup faire simple. Aufklärung, Enlightenment disent mieux un procès historique croissant et multipliant. Lumières désigne plus clairement la pluralité des options, des moments, des pays, des groupes et individus. Par la force des choses, il est beaucoup question de la France. C´est la faute à ma langue, à mes goûts, à la concision, tout autant qu´au lecteur visé. Mais si la France se distingue d´autres pays, elle va dans le même sens, et ne se prive pas de commercer. Lumières veut dire débats et combats. Donc, je débats et me bats, sans oser trop tremper la plume dans l´eau froide.
Les instants de beauté que nous font vivre un être, un paysage, un tableau, un livre, une voix, une symphonie, la rumeur d´un aéroplane... sont parmi les plus forts de nos existences. Mais que faire des impressions esthétiques ? Quel prolongement leur donner ? Faut-il même chercher à les prolonger ? Faut-il leur consacrer nos vies ? De quelle façon ? Plus généralement, quel est le bon rapport au beau ? Aucune époque de l´histoire de la littérature n´aura été plus habitée par cette question que celle des années 1870-1920. Et les romans de Wilde, Huysmans, Proust, D´Annunzio, Thomas Mann, etc. offrent, à travers discours et situations, des réponses d´une richesse inépuisable. Il s´agit ici de retrouver les termes du débat en faisant constamment dialoguer les oeuvres entre elles, comme si elles s´interrompaient les unes les autres pour se compléter, se corriger ou se contredire. Cet essai aura atteint son but s´il fait ressortir leur cohérence, s´il éclaire les positions défendues et leurs implications, s´il aide le lecteur à analyser voire à déterminer son propre rapport au beau. Qui sait ? Peut-être avons-nous encore quelque chose à apprendre, nous qui vivons à l´ère de la « consommation des biens et des services culturels », d´une littérature centenaire.
Les auteurs du présent volume (publié avec la collaboration d´Aude Locatelli) s´interrogent sur les fonctions que l´évocation de la musique peut assumer au sein des romans. De Balzac à Echenoz, en passant par Robert Musil, Thomas Mann, Virginia Woolf et b
Par sa longévité et par la qualité exceptionnelle de ses sommaires, la Nouvelle Revue française, occupe une place privilégiée dans le champ des revues littéraires françaises du vingtième siècle. Jean Paulhan en a été le maître pendant trente ans, de 1925
La douleur est un espace de silence dans lequel on ne peut s'aventurer qu'avec la prudence d'un artificier : chaque mot doit être désamorcé avant que ne soit prise ou donnée la parole, véritable bombe à retardement dans les oeuvres de Dostoïevski, Sarraut
Les poèmes se forment au regard et au passage des noms propres. Est poème tout énoncé pensant à un nom propre. Le poème répète (célèbre) le singulier ou la survenue (le phénomène) appelée d'un nom propre. Le nom propre fait (« poieitai ») le poème , déliv
Le sillage de Kafka, c´est la postérité paradoxale d´un écrivain dont la stérilité en tous domaines était devenue le tourment, et qui n´en a pas moins inexorablement transformé notre manière de lire, d´écrire, et d´appréhender le monde. L´oeuvre de Kafka
Le centenaire de sa naissance a remis l'oeuvre immense d'Audiberti sous les feux de la critique. Le colloque qui s'est tenu à la Sorbonne Nouvelle en novembre 2005 propose l'exploration d'oeuvres de l'auteur antibois moins connues que le mal court à qui l
Compris comme phénomène social à visée anthropologique, le fait divers marque l'histoire intellectuelle du XXe siècle : l'esthétique rencontre l'histoire et le politique, le phénomène social est soumis à l'interprétation critique. En prenant le parti de la rencontre entre trois arts - littérature, théâtre et cinéma - profondément marqués par l'émergence d'une modernité dont le fait divers est contemporain, cet ouvrage interroge la tension qui se joue dans le regard des créateurs entre un ancrage dans le réel et une résistance à sa représentation. À travers l'analyse d'oeuvres précises ou à partir d'approches transversales, les textes le composant dessinent une cartographie de formes plurielles, qui renouvellent les catégories de pensée.
L´angle d´approche choisi pour le présent ouvrage surprendra peut-être les amateurs de l´oeuvre de Giono. On s´attend en effet à ce que le motif des cosmétiques soit d´une importance mineure dans un univers romanesque d´abord ancré en pleine nature. Pourt
Il existe chez tout artiste une « oeuvre impossible », reprise, abandonnée, toujours inaccessible mais inlassablement méditée. Trois brouillons sont ici présentés que trois des artistes les plus grands et les plus prolifiques du XXe siècle ont laissés ina