S'attache à mettre en application les principes définis pour analyser l'un des mythes qui nous touchent le plus aujourd'hui, celui de Pasiphaé, en s'appuyant sur les concepts de mythe littérarisé et de syntagme minimal du mythe.
En rapprochant le commentaire du premier chapitre de la Genèse du récit de vie des «Confessions» qui le précède, l'auteur fait apparaître la dépendance poétique et existentielle entre ces textes. Dépendance qui se retrouve dans «Circonfession» de J. Derrida où la tentative autobiographique conduite en bas de page tient lieu de commentaire.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Etude de la poétique du langage Heidegger et de ses effets sur la philosophie, la littérature, les sciences humaines.
Peu de littératures ont connu un sort aussi tributaire des péripéties politiques que celle de la Chine populaire. Sous les consignes et la censure, le roman constitue un témoignage original de la réalité politique et sociale du pays.
De l'idéal de la Sainte-Russie au Moyen Age, jusqu'au foisonnement actuel des utopies sur les décombres de l'utopie au pouvoir, la Russie semble avoir été gouvernée par l'utopisme religieux, politique, social ou idéologique. Cet ouvrage permet de revisite
Histoire des idées et histoire littéraire se conjuguent ici pour rendre sensibles, sous la multiplicité des idéologies et des formes narratives, la cohérence et la complémentarité des représentations du tiers-monde forgées par l'imaginaire français.
Retrace, dans une approche synthétique, la naissance et le développement du roman au Moyen Age, d'abord en français, puis dans toutes les langues européennes.
Une longue histoire de l'écriture précède le moment où un enfant s'empare à son tour des signes de l'alphabet. Quelle analogie existe-t-il entre l'apprentissage individuel des graphies et les étapes qui furent celles que l'humanité dut franchir pour les inventer? Une étude d'un psychanalyste, ancien élève de Lacan.
En fondant la textanalyse, Jean Bellemin-Noël a débarrassé la critique freudienne de l'écrivain. Les débats suscités par ce geste, comme par la notion d'inconscient du texte, ne peuvent dissimuler l'influence de la textanalyse et sa remarquable fécondité : la décision de lire sans auteur s'est imposée dans le champ des lectures freudiennes.
Explicite ou non, le théâtre apparaît comme la voix des philosophies et l'image d'une conception du monde et de la pensée. Ici, le vrai-faux théâtral conquiert moins un terrain qu'il ne s'ébahit des étranges végétations qui s'y sont développées.
L'intérêt de cet essai tient non seulement au sujet lui-même, rarement abordé de front, mais aussi à la manière dont il est traité. La mort apparaît ici comme un pur être de langage et un cas unique sur le plan linguistique, philosophique ou émotionnel
Une analyse de l'éloge paradoxal, genre illustré par la prouesse sophistique de Gorgias ou bien encore par l'apologie de l'inconstance par Dom Juan, qui conduit à relire, entre autres, l'éloge de Socrate par Platon ou du parasite par Lucien. Une vue cavalière sur l'évolution du genre entre la naissance antique de l'éloquence normée et le crépuscule de l'empire oratoire, en France, au XVIIe siècle.
Ce livre étudie la manière dont le comique bouleverse toutes les données romanesques ou dramatiques du sujet.
Le roman chinois moderne résulte d'un processus de synthèse et de transformation à partir de sources d'inspiration variées. L'influence occidentale y a laissé son empreinte, mais les liens avec la littérature classique ne sont jamais rompus, fût-ce sous une forme latente.
L'écriture met en communication le présent historique avec les composantes d'un passé qui lui donne forme et sens.
Tente d'esquisser les linéaments et souligne l'urgence d'une espérance qui serait en harmonie avec l'esprit de notre temps, et qui pourrait aider les hommes à créer autour d'eux le milieu spirituel qui leur est écologiquement indispensable pour respirer.
En se situant à la croisée de la rhétorique, de l'esthétique et de l'idéologie, cette étude cherche à mettre en lumière les ambiguïtés du pathos, notion qui emprunte autant au sublime qu'à obscène. L'auteur a utilisé les dictionnaires de l'époque ainsi que le programme Frantext pour donner une définition précise du pathos qui est également analysé dans la théorie esthétique du XVIIIe.
Tous les ouvrages de Georges Poulet, à quelque genre qu'ils appartiennent, quels que soient les auteurs qu'il considère, n'ont d'autre fin que de faire apparaître, en deçà et au-delà des objets particuliers, définis plus ou moins nettement par les auteurs en question, la pensée indéterminée, quelle qu'elle soit, qui est, parfois familièrement, parfois obscurément, la source de leur inspiration. Cette pensée, tout en étant chaque fois strictement propre à celui qui l'émet, a le caractère d'être soustraite à toute détermination précise, comme l'est d'ailleurs tout ce qui se situe dans les zones les plus confuses et les moins définissables de la vie intérieure. Le souci de relever ces traits se remarque dans tous les écrits de Georges Poulet, mais plus particulièrement dans cet ouvrage, en quelque sorte terminal. Il n'y s'agit nullement d'une recherche proprement psychanalytique, mais plutôt d'une étude cherchant à atteindre et à dépeindre la conscience humaine, quand elle se laisse voir sous son aspect le plus simple, celui d'une pure indétermination.
Les essais réunis dans Le compositeur et ses modèles portent sur quelques déterminations de l'écriture musicale et ils constituent de ce point de vue autant de variations sur le thème de « l'auteur ». Ce qui est abordé, ce sont les relations qu'une oeuvre musicale entretient avec d'autres oeuvres qu'elle cite, consciemment ou inconsciemment, et qu'elle transforme ; ce qui est considéré, c'est la citation comme élément constitutif de l'oeuvre, tout texte - littéraire, pictural ou musical - étant un « tissu nouveau de citations révolues ». Sont ainsi analysés : les « parodies » de Bach comme remploi par Bach d'anciennes musiques pour de nouvelles paroles ; les concertos-pastiches de Mozart comme acte d'appropriation du discours musical reçu à l'époque ; les emprunts et « retours à » de Stravinsky (avec notamment une étude de l'opéra The Rake's Progress) ; les métamorphoses, dans la musique contemporaine, des musiques de Bach ou Schoenberg en Pousseur, de celles de Beethoven en Boucourechliev (Ombres) ou Kagel (Ludwig van).
L'émotion n'est pas un état purement intérieur, mais un mouvement de l'âme et du corps qui fait sortir de soi le sujet qui l'éprouve. Elle pousse à écrire, car elle ne peut s'exprimer qu'en s'incarnant dans la chair du monde et des mots : un aphorisme de René Char fait du poème une « matière-émotion ». En traçant un trait d'union fulgurant entre le plus « objectif » et le plus « subjectif », cette formule nous invite à nous affranchir d'une pensée dualiste et à dépasser les clivages qui figent encore trop souvent le débat contemporain sur la poésie, opposant les tenants d'un « nouveau lyrisme » à ceux de l'« objectivisme », du « littéralisme » ou du « matérialisme ». Michel Collot tente ici d'échapper à cette fausse alternative, en montrant comment dans l'alchimie du verbe entrent en fusion et en interaction le moi, le monde et les mots. Il interroge notamment les oeuvres de Reverdy, Supervielle, Michaux, Ponge, Senghor, Dupin, Gaspar et Bernard Noël, à la lumière de la poétique, de la thématique, de la psychanalyse et de la génétique. L'étude des manuscrits complète celle des textes : elle permet de surprendre l'inscription de l'émotion dans la matière même de l'encre et du papier, et dans le geste de l'écriture.
Pour imaginer le Japon de l'après-guerre, il faut savoir que la majorité des grandes villes avaient été rasées par les bombardements aériens. Les Japonais ont pris un nouveau départ dans l'immensité désolée des ruines - des ruines qui ont aussi joué, pour les écrivains, le rôle d'un laboratoire très fécond. La deuxième partie de cet ouvrage traite des changements suscités par l'essor économique ; mais la prospérité, qui s'est amorcée dans les années soixante, reste hantée par l'image des destructions de l'après-guerre. La fécondité dans le désert et l'ombre des ruines dans la prospérité, tels sont les deux grands thèmes étudiés ici. Cet ouvrage contribue à dissiper les malentendus qui pèsent sur la littérature japonaise contemporaine, car les noms bien connus de Mishima, Kawabata et Tanizaki sont loin d'en représenter toute la richesse et la variété. Mais il s'agit aussi de participer au débat actuellement en cours sur la réévaluation de cette « littérature du tournant historique » : un débat essentiel qui concerne l'avenir du Japon.
Le récit du génocide des juifs connaît, quarante ans après sa révélation, une vogue inquiétante. Les oeuvres romanesques qui le mettent en scène abondent, soulevant avec une intensité particulière le problème des rapports entre l'histoire et la fiction Auschwitz, phénomène irrationnel qui ne s'inscrit dans aucun système ni modèle structuré, remet en question la conception occidentale de l'homme et du monde et donc de la littérature qui la traduit. L'écriture du génocide pose à l'écrivain sans expérience concentrationnaire des problèmes éthiques et esthétiques inconnus jusqu'alors dans la représentation de l'histoire et qu'il convient de cerner. Des romanciers aussi différents par leur origine, leur idéologie que Gary, Bellow, Bll et Styron proposent des solutions et des techniques d'écriture diverses dont l'analyse et l'étude comparative permettent de déterminer la valeur quant à la représentation de ce chapitre honteux entre tous de l'histoire occidentale.
Pour caractériser la nouvelle de la fin du XIXe siècle, on songe traditionnellement à deux traits : la brièveté et la parution en journal. Mais ils sont superficiels. Leur lien profond est un troisième trait, constamment occulté par la critique. La nouvelle est monologique : refusant toute polyphonie, elle ne laisse respirer qu'une seule vérité, une seule « voix ». Le lecteur contemple un spectacle étrange, dont l'auteur dégage pour lui toutes les potentialités pittoresques. Ensemble, ils jettent un regard exotique sur la réalité, même la plus proche. Les Normands sont bestialisés, les employés et les provinciaux sont épinglés dans leurs ridicules, pour des lecteurs de la capitale ou du grand monde. Pareille absence de polyphonie n'est pas un accident ou le fait d'auteurs mineurs, elle est constitutive du genre. Pour le démontrer, on s'appuie ici sur un millier de textes en cinq langues, dont la totalité des nouvelles de Maupassant, Tchékhov, Verga, James et Akutagawa, le maître de la nouvelle japonaise.