Cette réflexion sur le sonnet mène de Ronsard et Du Bellay à Cassou et Bonnefoy. Des analyses de poèmes montrent les thèmes propres à chaque auteur, l'évolution de la forme d'une oeuvre à l'autre. La construction du sonnet organise la progression et l'ambiguïté de tout sens poétique.
Des artistes du XXe choisissent de s'inspirer de récits médiévaux pour ranimer des mythes, ressusciter des figures, réactualiser des formes anciennes. D'Ezra Pound à Michel Rio, de Julien Gracq à Edward Bond, de Robert Bresson à John Boorman, en écoutant Yves Bonnefoy et Florence Delay, il s'agit de suivre cette trace médiévale qui désigne notre rapport poétique au Moyen Age.
Les six essais rassemblés s'interrogent sur ce que fait la poésie. Des poètes parlent de leur oeuvre comme d'une prière, celle-ci n'étant pas seulement un thème, mais un fait dont le sens n'est pas religieux. Sans les dieux, la poésie est précaire (du lat
Les oeuvres romantiques apparaissent comme une véritable anthologie de crimes de sang et de scènes capitales. Mais, fondant un nouveau plaisir d'écriture comme de lecture, le meurtre semble moins un thème qu'un principe littéraire et esthétique.
La folie médiévale n'est pas encore l'objet d'un discours spécifique, mais elle est l'objet potentiel de tous les discours, ceux de la littérature, du droit, de la médecine et de la théologie. Le fou, figure marginale, est paradoxalement à la croisée des discours.
Du poème de Baudelaire «A une passante» est né un des mythes les plus secrets de la modernité, reconnaissable à son cortège de figures toujours fascinantes, éphémères et interdites, ainsi qu'à un répertoire de scénarios où la perte et l'écriture ne cessent de nouer, dénouer et renouer leurs relations.
Le lecteur fait le texte. Il y projette ses images, y trace ses chemins dans les entrelacs des significations possibles. Mais, dans l'écriture même, l'image du destinataire telle que le texte la construit, telle que l'écrivain l'imagine, est un rouage essentiel à la machinerie de la création littéraire. Ce sont ces entrelacs et ces rouages que nous avons voulu commencer à explorer, à décrire, à faire dialoguer. À propos d'un écrivain d'aujourd'hui et de textes bien peu parcourus par la critique : Le Clézio, La Ronde et autres fait-divers, nous associons poétique et herméneutique pour sortir des cloisonnements qui enkystent la réflexion. Le projet tient de la gageure : tant mieux, elle est une ambition. Lire sans jugements tranchés un texte vivant, le projet est envisagé en sa modestie : tant mieux, elle est le souci du savoir.
Les livres de chasse composés aux XIVe et XVe siècles par Gace de La Buigne, Henri de Ferrières et Gaston Febus, conservés dans des manuscrits somptueusement illustrés, donnent, dans toute sa complexité, l'image de ce qui était à la fois un divertissement, un rituel sophistiqué et un moment important de la parade aristocratique.
Nous sommes désormais sortis d'une époque où la disjonction radicale de l'auteur et de l'oeuvre conduisait à n'envisager la relation de l'écrivain au monde, pour l'essentiel, que sous la forme d'un engagement qui, justement, le dégageait largement de ce qui l'avait fait écrivain, et l'établissait parmi les intellectuels. Rabattue au versant de l'histoire culturelle et du politique, la présence de l'auteur au monde se trouvait pour une part déliée des valeurs que ses livres, précisément, mettaient en oeuvre, et dont on ne retenait guère que des principes abstraits, c'est-à-dire séparés de l'expérience privée qui les avait forgés et de la forme qui leur donnait force. Le renversement opéré par ce livre est de montrer comment des valeurs au contraire singulières se construisent pour gouverner, d'un même mouvement, et une existence et une oeuvre que pour une part elles définissent en même temps que s'y découvre l'éthique de l'écrivain. Parler de morale dans l'écriture, c'est ainsi mettre au jour les flottements, aujourd'hui, du terme de moraliste, repenser dans une perspective strictement littéraire ce qui lie moralement un Sujet à son oeuvre et au monde, et montrer du même coup comment son expérience existentielle informe pour une part ses livres dans un essentiel souci d'authenticité.
Est-il possible de travailler à la structure et à la cadence d'une phrase « comme si dans ce petit cercle de paroles nous devions trouver le souverain bien et la dernière félicité » ? Cette question, que Guez de Balzac pose dans une lettre à un ami, représente, voire symbolise, la situation de l'auteur devant son texte. Le projet de ce livre est de recenser et de décrire, dans un domaine linguistique et historique déterminé (le XVIIe siècle français), les documents qui témoignent d'une prise de conscience de cette situation. D'où l'analyse d'une terminologie, dans ses variations et dans ses stratifications, dans son instabilité sémantique. A l'intérieur des « arts » transmis par la tradition, se dessine ainsi une conception plus « moderne » de l'écriture - de l'écriture en tant qu'acte du sujet et en tant qu'objet de connaissance.
Est-il possible de travailler à la structure et à la cadence d'une phrase « comme si dans ce petit cercle de paroles nous devions trouver le souverain bien et la dernière félicité » ? Cette question, que Guez de Balzac pose dans une lettre à un ami, représente, voire symbolise, la situation de l'auteur devant son texte. Le projet de ce livre est de recenser et de décrire, dans un domaine linguistique et historique déterminé (le XVIIe siècle français), les documents qui témoignent d'une prise de conscience de cette situation. D'où l'analyse d'une terminologie, dans ses variations et dans ses stratifications, dans son instabilité sémantique. A l'intérieur des « arts » transmis par la tradition, se dessine ainsi une conception plus « moderne » de l'écriture - de l'écriture en tant qu'acte du sujet et en tant qu'objet de connaissance.
Nous sommes désormais sortis d'une époque où la disjonction radicale de l'auteur et de l'oeuvre conduisait à n'envisager la relation de l'écrivain au monde, pour l'essentiel, que sous la forme d'un engagement qui, justement, le dégageait largement de ce qui l'avait fait écrivain, et l'établissait parmi les intellectuels. Rabattue au versant de l'histoire culturelle et du politique, la présence de l'auteur au monde se trouvait pour une part déliée des valeurs que ses livres, précisément, mettaient en oeuvre, et dont on ne retenait guère que des principes abstraits, c'est-à-dire séparés de l'expérience privée qui les avait forgés et de la forme qui leur donnait force. Le renversement opéré par ce livre est de montrer comment des valeurs au contraire singulières se construisent pour gouverner, d'un même mouvement, et une existence et une oeuvre que pour une part elles définissent en même temps que s'y découvre l'éthique de l'écrivain. Parler de morale dans l'écriture, c'est ainsi mettre au jour les flottements, aujourd'hui, du terme de moraliste, repenser dans une perspective strictement littéraire ce qui lie moralement un Sujet à son oeuvre et au monde, et montrer du même coup comment son expérience existentielle informe pour une part ses livres dans un essentiel souci d'authenticité.
Cette poétique de l'espace romanesque du XVIIIe siècle permet de mieux lire les romans de cette période, d'apprécier les variations, la banalité ou l'exception. Elle dessine du même coup plusieurs formes du rapport de l'homme au monde, où le XVIIIe siècle prend ses aises, jaillit du XVIIe et enjambe la Révolution.
L'imaginaire poétique et romanesque, la méditation des moralistes et des mémorialistes, la dévotion à laquelle convient les auteurs spirituels, autant d'expressions glorifiant le discours de la retraite. Objet historique peu étudié, ce discours invite aussi à une réflexion sur notre époque, puisqu'en ses avatars se raffine la conversation, s'affirment l'espace privé et la vie intérieure.
Etudie l'avènement de cette figure triomphante dans l'espace européen de la culture, à travers l'histoire des institutions culturelles, les pratiques de lecture, les modes de sociabilité, les lieux de communication et de pouvoir.
Le légendaire est un dispositif poétique de mise en relation, ou plutôt de soudure, du mythe et de l'histoire, de la religion et de la politique, avec pour horizon la fondation de la communauté dans son unité. Il permet d'identifier la littérature à la poésie et la poésie au mythe. Une histoire du légendaire au XIXe siècle.
Polyvalente, protéiforme, la figure du pèlerin constitue le vecteur d'une analyse conduite à travers plus de quatre-vingts oeuvres de la chanson de geste. Le pèlerin, caution du poète, représentant et modèle du récepteur, se porte garant de la vérité de la matière épique, dont il assure l'impact sur le public. L'importance de son rôle structurel dévoile les enjeux profonds de l'épopée médiévale.
Au terme d'une enquête incluant les livres de souvenirs, les journaux intimes, les revues consacrées et d'avant-garde, les correspondances d'écrivains et les archives d'éditeurs, les auteurs restituent les caractéristiques de la Belle Epoque littéraire (marché du livre, structures de diffusion, instances de consécration, formes de la production, stratégies des écrivains).
Les écrivains du XVIIIe siècle ont réservé à la forme épistolaire le destin le plus brillant de son histoire : en déjouant les clivages traditionnels entre littérature et philosophie, réalité et fiction ; en donnant à la création littéraire les règles de l'échange social ; et surtout en reléguant au second plan la hiérarchie classique des genres.
Quelles sont les raisons de l'engouement qu'a connu la pastorale dans le premier tiers du XVIIe siècle français ? Pourquoi pareille fascination pour les bergers ? Pourquoi précisément à ce moment de l'histoire culturelle ? Telles sont quelques-unes des qu
En marge d'une réflexion philosophique qui s'est efforcée de penser la modernité, M. Raimond présente ici une défense et illustration, mais aussi une critique du monde moderne, par les écrivains français de l'entre-deux-guerres.
A la Renaissance, époque joyeuse, s'élabore une théorie du rire, oeuvre surtout des médecins. Aidés par les philosophes, ils découvrent sa complexité. Mais le rire possède pour eux quelque chose de démesuré, lié à certaines formes de culture populaire. Rire, oui, mais à condition que la raison puisse se servir du rire.
Dans le processus complexe qui a abouti, au XIIe siècle, aux premières formes romanesques de la littérature française, l'«Enéide» a joué un rôle essentiel. L'une des toutes premières mises en roman est née en effet de son adaptation. Mais d'une langue et d'une culture à l'autre se sont opérées d'importantes métamorphoses.