Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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Il y a quarante ans, près de deux millions de soldats français (hommes de troupe, sous-officiers, officiers) étaient retenus en Allemagne parce que leur pays n'avait su, ni préserver la paix, ni préparer la guerre. Malheur aux vaincus ! La punition fut rude : 5 ans d'absence, de séparation, de privations, d'heures gâchées à un âge où l'homme s'épanouit. Dans le cadre de cette captivité, le soldat de 40 oppose aux « ferments de dispersion » sa bonne humeur, sa compréhension, son humour, bref cette aptitude à extraire du fonds commun des Français le meilleur : l'art d'une vie libre, fraternelle, civilisée. Il en emporte la conviction que le relais transmis par-delà les miradors à tous les Français sera au rendez-vous de la victoire, d'une victoire qu'il voudrait sans palmarès dans une France qui, ne laissant aux chimères que leur juste place, saurait se réconcilier avec elle-même.
Promenades dans les villages de cet arrondissement enchâssé entre les contreforts de Montmartre et la rectiligne avenue de la Grande-Armée. Batignolles, Monceau, Ternes, un arrondissement aux figures multiples.
Après avoir refusé l'oraison de toutes les églises mais affirmé qu'il croyait en Dieu, Victor Hugo est mort, le 22 mai 1885. Il avait désiré le corbillard des pauvres. Ses funérailles furent grandioses et c'est la nation tout entière qui le conduisit au Panthéon. Il avait été tout d'abord monarchiste. Après quoi, prenant le parti des « misérables » et gravissant l'échelle la plus incommode et la plus périlleuse, il était devenu démocrate, républicain, avait incarné la conscience française dans son exil de vingt années, s'était proclamé socialiste et fait l'apôtre des États-Unis d'Europe. Parallèlement (« la révolution littéraire et la révolution sociale ont fait en moi leur jonction »), ce rimeur académique était devenu le fossoyeur du classicisme, le chef de file du romantisme, puis un « poète océan » sans cesse à l'écoute de la « bouche d'ombre ». La vie d'Hugo a été maintes fois narrée. Si quelques étapes en sont rappelées dans cet essai, le propos de celui-ci n'est pas biographique. Il veut plutôt son titre l'indique confirmer Hugo dans sa certitude que notre siècle serait « le lieu de ses résurrections successives », et cela non seulement en tant que poète, romancier, dramaturge ou peintre, mais aussi en tant que penseur. Aussi bien, la « religion dionysiaque de l'infini » et la « métaphysique épouvantée » de cet inspiré en qui Rimbaud reconnaissait un « voyant » alors que ses détracteurs, quand il mourut, le dirent « fou depuis trente ans », sont-elles, aujourd'hui, d'une brûlante actualité.