Débat enflammé, profond, prémonitoire entre un philosophe pour lequel certains hommes sont des esclaves-nés et un ardent protecteur des Indiens.
8 hommes, 1 femme, 1 enfant / durée : 1 h 40
Après avoir mis en scène, aux Pays-Bas, le Roméo et Juliette de Gounod dirigé par Marc Minkowski, Olivier Py est revenu au texte original pour y chercher autre chose que la triste histoire d'amour que l'opéra semble en avoir retenu. Une conviction s'est alors imposée à lui : s'ils s'aiment, ces deux amants sublimes, c'est parce que leur amour est impossible.
Dans le cadre du projet Sophocle, le metteur en scène Wajdi Mouawad a commandé au poète Robert Davreu une nouvelle traduction des sept tragédies de Sophocle parvenues jusqu'à nous. OEdipe roi et Ajax paraissent simultanément et seront jouées ensemble, dans une vision résolument contemporaine de la notion de "Héros".
Le roi de Thèbes découvre l'amère vérité : la peste sur sa ville a pour origine un parricide suivi d'un inceste. Aveuglé par cette avalanche de vérités, OEdipe se crève les yeux et se condamne à l'exil. Sans doute la pièce la plus célèbre de Sophocle, ici dans une nouvelle traduction.
Antigone ira jusqu'au bout, et contre tous, pour enterrer son frère.
L'insupportable quotidien de deux hommes qui se déchirent. 5 hommes, 4 femmes / durée : 1 h 30.
Le premier atelier de ma vie fut ce lieu inutile dans les trois pièces de mon enfance où mon père travaillait avant-guerre, dans les années cinquante, ma mère se décida à nous en faire une chambre... Elle-même en attendant le retour de mon père travaillait comme finisseuse dans un atelier de confection pour hommes. Plus tard - nous n'attendions plus, ayant appris peu à peu le sens du mot " déporté " - devenu moi-même apprenti tailleur, j'ai bien connu d'autres ateliers... Cette pièce est écrite pour ma mère, et pour toutes celles et tous ceux que j'ai vu rire et pleurer dans mes nombreux ateliers...
Dans le célèbre conte populaire, il n'y a pas de père. Ce n'est pas un oubli. Il y a une petite fille, une mère, une grand-mère et le loup, bien sûr. Joël Pommerat laisse aux enfants la liberté d'extrapoler, de dessiner dans les marges de cette histoire : celle d'une petite fille qui devient grande.
De l'histoire de ses grands-parents échappés des rafles du Vél d'Hiv aux voix enregistrées dans le métro, en passant par un cadeau de Noël décevant, ou par les femmes qu'il n'a pas réussi à aimer, Scali Delpeyrat, dans ce monologue sans concession, se raconte en toute intimité. Et si tout cela n'était que l'histoire d'un père qu'on a aimé bien plus qu'on ne l'avait pensé ?
Succession : Une "jeune personne" décide d'empoigner sa liberté face à une famille autoritaire lors d'un repas de famille. Une pièce sur le déterminisme social et familial.
Sérénades : Un texte sur la furie amoureuse et sur la solitude de celui qui aime sans être aimé en retour.
C'est quoi, devenir adulte ? Dans cette épopée auto-fictionnelle en trois "chapitres", Élise Noiraud s'intéresse successivement à l'enfance, l'adolescence et l'âge adulte. Avec humour et sensibilité, elle retranscrit les espoirs et désillusions de ces différentes périodes de vie où chaque lecteur reconnaîtra sa propre histoire.
"Les ados ne s'intéressent à rien. Ils sont distraits, accros aux jeux vidéo et à leurs smartphones." Bravant cette idée reçue, Marco Martinelli décide, à partir du début des années 1990, de faire se rencontrer des adolescents de toutes origines sociales et géographiques autour de textes classiques ou modernes. Dans ce témoignage bref, aussi bien manifeste que récit personnel, il relate la genèse et le fonctionnement de sa pédagogie, la non-école. Elle lui a valu une reconnaissance en Italie puis à l'international, de la Belgique au Sénégal jusqu'aux États-Unis.
Ici, où transparaissent son amour de la scène et sa passion de la transmission, Marco Martinelli met en évidence les bienfaits du brassage culturel et ethnique. Aristophane dans les banlieues montre que ces jeunes, à défaut de changer le monde, peuvent se sauver eux-mêmes par l'exercice du théâtre.
Dans une maison sur la plage habitent une femme et un homme. Leur vie semble parfaitement harmonieuse jusqu'au matin où des corps échouent sur le rivage. La quiétude à laquelle ils étaient si attachés se transforme en un abîme d'incompréhension... Ces deux monologues forment un diptyque à deux voix, Raz-de-marée donnant la parole à la femme, Marée basse à l'homme.
Traduit du néerlandais par respectivement Monique Nagielkopf et Emmanuèle Sandron
Ce recueil de scènes courtes est un festival de situations poétiques et absurdes ouvrant, dans la sombre pièce du réel formaté, toutes les fenêtres du possible le plus fantaisiste.
Ces saynètes subtiles et burlesques, qui laissent éclater la magie du langage à chaque réplique, dénotent une vision décalée du monde, où le rire règne en maître. Credo artistique, le comique est aussi une métaphysique : manifestant avec acuité la violence et l'agressivité du réel, il exprime au plus haut degré le tragique de la condition humaine.
Ilia, réalisateur, apprend le décès de son père artiste peintre, mythomane et mégalomane reconnu dans le monde entier. Deux ans après son décès, il s'engage dans la réalisation d'un biopic sur la vie de son père. Au fil du tournage, Ilia, hanté par ses fantômes et ses angoisses, perd le contrôle de ce qu'il souhaitait et imaginait raconter.
Deux pièces engagées sur le rôle des femmes. La Visite questionne l'instinct maternel et le rôle de la mère dans sa confrontation avec la société. Les Filles de nos filles évoque le rôle des femmes dans la création.
Farce ou cauchemar ? Le monde entier semble soudain atteint d'une épidémie d'amour du théâtre. Le poète Moi-même se laisse vite attirer par les postes les plus prestigieux. Ses camarades comédiens, dubitatifs, jonglent avec les masques comme avec les définitions du théâtre, pour la plus grande joie de tous.
Une succession de définitions comme autant de réflexions sur le travail d'Olivier Py.
Le combat de Drissa Diarra, un garçon noir, qui rêve d'une vie banale dans un pavillon de province : une famille blonde, deux voitures dans le garage, les repas du dimanche, un chien. Mais cette vie-là est-elle possible ?
Sulki et Sulku ont des conversations intelligentes sera créé dans une mise en scène de Jean-Michel Ribes du 3 novembre au 10 décembre 2017 au théâtre du Rond-Point (Paris). Sulki et Sulku sont amis depuis longtemps, Sulki et Sulku se prennent pour des oeuvres d'art, ils ont des opinions et sont souvent d'accord. Mais Sulki et Sulku parlent souvent pour ne rien dire. Voici une pièce qui, sous ses airs absurdes, aborde un sujet essentiel : la construction de la pensée contemporaine, par souvent peu profonde.
Ecrites pour la plupart en 1888 et 1889, ces courtes pièces sont des modèles de finesse, de légèreté et de densité. Le recueil contient : Sur la grand-route, Calchas ou le chant du cygne, Tatiana Répina, Des méfaits du tabac, L'Ours, La Demande en mariage, Le Tragédien malgré lui, La Noce, Le Jubilé, Mise au point nécessaire, La Nuit avant le procès.
CREATION AU THEATRE DE LA COLLINE A PARIS SAISON 2019-2020
Julie, comme Nadir, se retrouve face à son héritage, dans un monde en pleine mutation. Sa mère à la retraite sur le point de mourir, son frère Jimmy déconnecté de la réalité car il vit dans un film, la vieille tante Mireille qui réclame son dû, et son mari Franck à qui elle cache toute la vérité. Julie joue les contorsionnistes et glisse peu à peu vers une autre dimension. Enfin, l'Homme du lac est là. Il attend. Son spectre rôde autour de la famille, sans doute a-t-il la clé pour échapper à ce labyrinthe mental ? Sa barque est prête pour la traversée... Une fable drôle et sans concession sur le temps qui passe et l'érosion de ces bâtiments des certitudes définitives.
Ces dernières années, les artistes non-blancs de France se sont engagés dans diverses actions pour faire entendre la discrimination dont ils sont victimes. Le but de cet ouvrage est d'analyser l'enjeu sociétal et créatif que représente la présence de ces artistes dans le paysage théâtral français.
Dans une mise en scène de Jean-François Sivadier : du 7 au 15 mars à la MC2 Grenoble, du 10 mai au 15 juin au théâtre de l'Odéon (Paris).
Les frères Tomas et Peter Stockmann se ressemblent comme le jour à la nuit. Ensemble, ils ont pourtant fondé l'"établissement des bains" d'une petite ville portuaire du sud de la Norvège. Tomas, médecin intègre, mesure la qualité des eaux. En tant que maire, Peter compte sur la prospérité de la station thermale pour asseoir son pouvoir. Quand les eaux s'avèrent contaminées par la tannerie locale, les masques tombent. Le médecin croit devoir la vérité au peuple quand le politicien ne songe qu'à défendre ses intérêts. Le socle d'une pure tragédie ? Henrik Ibsen maintient sa fable sur une crête plus ambigüe. Autour de la fratrie déchirée, les citoyens papillonnent, hésitent et bifurquent jusqu'à la bouffonnerie. Quant à nous, c'est entre la consternation et le rire franc que nous balançons.
Ce premier volume se consacre aux années de jeunesse de Patrice Chéreau, de sa première mise en scène en 1963 (L'Intervention de Victor Hugo) à la création du Prix de la révolte au marché noir au Théâtre de la Commune à Aubervilliers en 1968. Pendant ces cinq ans, le lecteur suivra les réflexions du metteur en scène depuis ses débuts dans le groupe théâtral du Lycée Louis-le-Grand au Festival d'Erlangen (1963-65), de Gennevilliers à Sartrouville (1966-69). Devant cette oeuvre monumentale aux fabuleux travaux préparatoires, conservés à l'IMEC, il a fallu renoncer à l'exhaustivité. Voici une sélection de notes, restituées chronologiquement, dans lesquelles le metteur en scène pense son travail, analyse une pièce, cherche son geste et évoque ses collaborations. Dès ses premières mises en scène, Patrice Chéreau prend l'habitude de dater ses notes, couchées à la hâte, le plus souvent sur des feuilles volantes qu'il émaille de nombreux croquis. On y lit qu'il travaille simultanément sur différents projets, que l'artiste change de paradigme médiatique, pensant d'abord le théâtre avec la grammaire de la peinture avant de lui préférer celle du cinéma. En parcourant ces écrits et ces dessins, c'est la pensée, la définition de l'esthétique, le discours sur le monde du metteur en scène et les questions politiques de son temps qui apparaissent au lecteur. Ces écrits sont aussi la trace de ses lectures marxistes à partir desquelles il analyse les oeuvres littéraires et les rapports de forces dans les sociétés. On y retrouve enfin l'admiration de Patrice Chéreau pour Bertolt Brecht et le Berliner Ensemble, sa tentative d'un théâtre militant à Sartrouville qui précède un intérêt marqué pour la troupe américaine du Bread and Puppet Theatre.