Une femme juive, devenue réfugiée palestinienne en Syrie, s'était prise de sympathie et d'affection pour un enfant palestinien réfugié. Une autre femme juive, épouse d'un Palestinien vivant à Haïfa, se trouve réfugiée en Syrie, et ses enfants, vingt ans plus tard, se trouveront au front syrien durant la guerre de 1967. (...) L'auteur raconte la croisée des destins de Juifs israéliens et de Palestiniens ; il explique comment et pourquoi ils se sont croisés.
L' oeuvre du poète grec Stavros Zaphiriou ne prétend rien de plus que l'évidence : une guerre n'a ni vainqueurs ni vaincus. Elle n'a que des victimes. Elle n'a que des morts, des sans-abris, des réfugiés, des hommes misérables. « Ce long poème en cinq chapitres est une méditation sur la guerre, sur l'histoire, sur l'homme, autour d'oeuvres phare de la pensée germanique, mais aussi en relation avec la crise actuelle de l'Europe et la montée du néonazisme, particulièrement en Grèce. » (Janine Kaminski)
Le recueil Outre-Mer de Julien de Cornière peut se lire comme un carnet de voyage, une suite de chroniques poétiques visant à faire partager plus de dix ans d'existence tropicale sur l'île de La Réunion. Toujours marqués par cette volonté d'exprimer une expérience concrète, de découvrir un territoire nouveau, ses textes restent nourris par le témoignage journalistique et la vitalité d'un corps omniprésent.
Poétesse, auteur, traductrice et productrice, Flavia Cosma est aussi polyvalente que polyglotte. En effet, cette dernière parle couramment le français, l'anglais, le roumain et l'espagnol. Reconnue, son volume de poésie Leaves of a Diary est étudié à l'université de Toronto. Aujourd'hui avec Le miel trouble du matin, elle nous invite une fois encore dans son univers riche de sa culture diverse.
Commencé le 1er mai 2009 à Amiens, huit jours avant la disparition de sa compagne, et terminé le 28 décembre 2009 à Rome, date anniversaire de l'être aimé, ce texte fut écrit dans l'urgence et la torpeur. L'auteur a voulu chanter, mais seulement des larmes, suivant le vers de Hölderlin. Dans la douleur et dans la rage, il tente d'y déchirer ce voile d'acier bleui, presque rouge, qui masque une nuit annoncée, La Nuit Hodgkin. Comme la maladie éponyme !
Des hommes vivent en creux, parmi les effondrements de ce qu'on nomme une caldeira. Les jours et les nuits éteignent et allument leurs crépuscules furtifs. Les bruits sourdent et s'estompent sans laisser de traces durables. Les échos s'ouatent. (...) L'île de La Réunion, perdue dans l'océan, gardienne de tectonique, amer et symptôme des perturbations de la croûte terrestre, forge la conscience : quand l'immense offre la plénitude, l'infime propose une écriture.
Dédié au peuple haïtien et à ses écrivains qui sont nombreux (Marie-Célie Agnant, Jacques-Stephen Alexis, Louis-Philippe Dalembert, Georges Anglade, René Depestre, Frankétienne, Dany Laferrière, Jean Métellus, Émile Ollivier, Lyonel Trouillot, Gary Victor.), ce livre témoigne aussi de leur parole vivace, de l'île-fleur, de la parole-jardin, de l'oeuvre d'un peuple à hauteur d'homme. Avec les mots de Khal Torabully, Lélio Brun, André Robèr, Alain Mabanckou, José Le Moigne, Ernest Pepin, Jean-Luc Maxence, Colette Nys-Mazure, Nicole Barrière, Gaëlle Josse, Catherine Boudet, Philippe Tancelin, Eric Dubois, Patricia Laranco, Saint-John Kauss, et de nombreux autres poètes de par le monde, ce livre évoque les secondes de la tragédie, les heures et les jours de l'angoisse, les interstices de l'espoir...
Mon île est une absente, recueil nourri par l'exil, a été écrit comme une suite d'errances et d'absences répétées. C'est aussi un témoignage vivant, la version lyrique d'une double souffrance face à l'éloignement douloureusement vécu et l'horreur d'un séisme qui renverse l'île du poète ; un chant murmuré dans une langue d'éclats, de brisures, d'abîme, mais aussi de rédemption et de salut ; un long ruban de solitude qui se déroule lentement, transpercé ici et là par le désespoir.
L'écriture poétique de François Coudray nous invite à cheminer à travers des paysages ; « on peut songer à des marches [...]. On va d'intérieur en extérieur sans passages perceptibles » (Odile Fix). Elle interroge ainsi ce vers quoi cette « montagne » fait signe : l'enfance, le temps du père, et cet autre enfant, « toujours un pas devant »... Les projets de l'auteur l'amènent à faire dialoguer poésie, musique, théâtre, et arts plastiques.
Depuis plus de dix siècles, les Roms n'ont connu que l'errance, pourchassés de l'Asie à l'Europe. Migrants, comme une malédiction, ils sont du sang des Bohémiens, Romanichels, Tsiganes ou encore Gitans. Toujours persécutés dans une Union européenne censée les protéger, opprimés dans des pays où la romanophobie demeure une plaie purulente de l'esprit qui contamine le corps social, ils tentent de renaître à nos portes. Pour l'honneur de nos démocraties, sommes-nous prêts à les accueillir dignement et à partager avec eux notre communauté de destin ?
Je n'ai rien emporté, / Juste mes chaussures, / Je les ai prises / Je les ai mises / Et je suis partie. / J'ai couru pour m'échapper. / De tout mon bien, / Il n'est resté qu'une paire de chaussures. Cet ouvrage est un témoignage poétique sur la notion de patrie, porté par les yeux et la voix d'une exilée iranienne.
Mais qu'était-il arrivé ces années-là ? Amarré au kiosque à musique de la petite ville de Nouméa, le vingtième siècle s'enroule en fragments-souvenirs ouverts sur l'après-guerre. « C'était le bon temps » crée un univers où s'entremêlent histoire, aventure poétique, journal, mémoires individuelles et collectives. Par leur courage, leur dignité, leur lucidité, des hommes et des femmes ont refusé le désespoir. Nécessité du geste. Quinze ans après la tragédie d'Ouvéa, les paroles de réconciliation de « La Conque » rassemblent pour une humanité sans condition. Il est des voix qui perdurent.
Pour David, détenu dans une prison française, l'écriture s'est imposée comme un salut, une façon de dire et de se dire. Ce recueil rassemble une petite partie de sa production. Un témoignage lucide où pointe une lueur d'espoir pour un avenir meilleur.
L'auteur, médecin-poète, nous livre un hommage biographique teinté d'amitié poétique envers celui qui fut un peintre de la fragilité de la matière suspendue dans l'espace en recherche de formes acceptables. Maître de l'abstraction, John F. Koenig pensait ce qu'il peignait. Sa peinture est la définition-même de l'art de vivre; il n'est pas le peintre du "vu", ni du "ressenti", mais de "l'être là/sans être", de la présence/absence. Gentillesse, raffinement, acuité du regard ont fait de lui un humain extrême.
De la place de la poésie dans l'ensemble de la production culturelle-artistique contemporaine à la maltraitance de ses auteurs dans "la société du spectacle", en passant par le souffle impulsant au verbe tous ses états, Jean-Luc Pouliquen et Philippe Tancelin s'engagent ici à tenir parole de ce qu'ils écrivent chacun dans son style, sa langue.
Slogan est un livre 2.0, réunissant de courts textes poétiques de vingt auteurs recueillis sur Twitter et projetés sous forme d'animation vidéo sur les murs d'une ville, créé par Timothée et Clément Collignon dans le cadre de Marseille-Provence 2013, Capitale Européenne de la Culture. Ce livre rassemble les textes utilisés, en se donnant pour objectif de trouver une nouvelle forme pour ce format. "La poésie ne descend pas dans la rue / c'est la rue qui monte à son poème" (Ph. Tancelin)
Attendre l'apparition d'une nuit étoilée, savourer sa lente approche, contempler l'univers, non pas avec nos yeux mais avec notre coeur. S'émerveiller. Nous sentir aussi accepté au sein de ce Grand Tout et accepter en nous cette part d'infini : expérience merveilleuse qui élargit notre regard, épanouit notre pensée. Puis la Nuit accomplie, garder en nous ce chemin de lumière qui nous conduit au centre de nous-mêmes, là où notre monde intérieur rencontre l'univers tout entier.
Un an après la naissance de Nuit debout et de la mobilisation « contre la Loi travail et son monde », de nombreuses questions restent en suspens sur l'issue de ces mouvements citoyens en plein rebondissement. Ce recueil de poèmes est le témoin d'une époque révoltée et source d'incertitudes. Alan Tréard nous présente son récit engagé sur le temps passé à occuper la place de la République pour refaire le monde.
Jean-Luc Pouliquen nous offre ici plus que des notes sur son voyage à Sofia en Bulgarie mais une série de tableaux vivants sur la ville, ses intellectuels, sa cuisine, ses jardins et ses odeurs. Il y a dans ce texte une poétique du voyage dont l'auteur témoigne comme d'un bijou précieux dont on ne sait encore à qui on va l'offrir et nous lecteurs jusqu'à la dernière ligne, espérons en avoir été le destinataire privilégié. (Philippe Tancelin)
Ce recueil de poèmes glanés au long des années 1974-2010 retrace "le portrait spirituel d'un médecin qui ressent dans l'âme les blessures et les maux de ceux qui souffrent de la répartition inégale des richesses matérielles, dans un monde marqué par une terrible indifférence. Il part pour l'Amérique profonde et navigue parmi des mondes inconnus, du Nordeste brésilien vers la mythique Cordillère des Andes, dans l'humble mission d'aider les fils déshérités d'un dieu mineur." Extrait de la Préface.
Le héros de ce recueil est un intellectuel malade façonné pour l'essentiel par l'étranger colonisateur. Comment peut-il, cinquante ans après les indépendances, se mettre au service du peuple africain ? Et de quelle façon pourrait-il résoudre le problème essentiel : les Africains ne produisent pas les biens dont ils ont besoin pour vivre dignement ?
Ce recueil de textes en prose poétique constitue un émouvant témoignage sur l'Afrique de l'Ouest contemporaine. De petits tableaux, finement saisis, attestent de la polychromie de l'existence qui chahute si souvent les émotions. Cette oeuvre révèle une Afrique pétrie par son passé douloureux et l'âpreté de son présent. De cette réalité, jaillissent pourtant une légèreté et une énergie rieuses. Ce parcours poétique exalte, dans une langue douce et imagée, un continent dans toute sa complexité.
Cette esquisse sensorielle d'un pays, la Tunisie, d'un port, Sfax, raconte une mémoire méditerranéenne, là, sur ces côtes où les origines se croisent, où les événements prennent d'un seul coup une violence inattendue, où l'exil glisse sous les sables, où la torture et la misère s'étouffent sous les arcades, où le voile s'effiloche au travers des ruelles.
Sous la cognée du vent est le récit poétique d'un homme "en quête de vérité". Poussé par le vent, cet homme doit marcher sans viatique ni destination précise, traverser des "paysages qui déboussolent et désorientent". En ces contrées merveilleuses et terrifiantes, il pose son pas au gré des circonstances, côtoie la foule et les déserts, poursuit sa route qui se défait - et s'invente - à chaque nouvelle foulée.