Comme l'indique l'étymologie, le terme 'allogène' ('autre origine') caractérise l'étranger, le non-autochtone, l'Autre. Comme les paroles, dont "une bonne moitié nous vient d'autrui" selon Mikhail Baktine, le discours intègre des éléments allogènes : mots étrangers, voix autres, genres autres, ou de façon plus radicale encore, l'image faisant irruption dans le texte ou le texte dans l'image. Se pose la question de l'impact de l'autre sur l'identité de l'oeuvre. En d'autres termes, y-a-t-il assimilation ou, au contraire, mise en exergue de la différence ?
Des chercheurs dressent un premier bilan d'un XXe siècle qui par l'abolition des distances, les migrations, l'immigration et la multiplication des échanges commerciaux, a entraîné de profond changements des idées et des comportements, bouleversant les rapports entre les nations. La construction européenne, ayant contribué à une relecture de l'Histoire et ayant redéfini les relations internationales et intra-nationales, il était intéressant de confronter les points de vue de chercheurs des deux cotés de l'Arc Atlantique.
Les articles de ce recueil explorent les modalités de la représentation du fou, comme autre mais aussi comme frère, dans le champ des études anglophones, lusophones et hispanophones. Les auteurs, enseignants-chercheurs, spécialistes de linguistique, civilisation ou littérature, s'appuient sur l'analyse de faits de langue, d'exemples culturels, littéraires (romans, pièces de théâtre) ou artistiques (enluminures, sculptures, films), glanés au fil des siècles.