Fondées sur la mise en présence de trois grandes figures de la littérature française - Ronsard, Rousseau et Nerval -, les interrogations sur le lyrisme, réunies dans ce volume, s'efforcent de confronter, dans la poésie comme dans la prose, les imaginaires de la création propres à des siècles différents. Elles tendent à montrer que le lyrisme réside moins dans la seule expression du moi que dans une opération de dédoublement, à l'oeuvre dans celui qui écrit, entre un moi personnel et la projection d'un moi universel. Lyrique est l'éclosion d'une conscience littéraire qui s'arrache plus ou moins douloureusement à l'individu. Entre ces deux pôles dynamiques de la création, se déclinent toutes les nuances d'un processus de transfiguration, à la fois du « Je » et du langage. Transformation féconde, où les effets des résonances temporelles tissent les harmoniques d'une relation au monde enfin remplie d'échos. Chacune des oeuvres étudiées - Les Amours, Les Rêveries du promeneur solitaire, Les Filles du feu et Aurélia - offre de ce processus une manifestation singulière que le chercheur s'attachera à analyser, et l'amateur à poursuivre de sa propre méditation. Marie-Hélène Cotoni, Josiane Reiu, Jean-Marie Seillan.
À quoi tient la cohérence toujours problématique d'un personnage de roman ? De quels antécédents littéraires, intellectuels ou affectifs hérite-t-il l'illusion temporaire d'existence que le lecteur réussit ou renonce à lui accorder ? Quels fils le texte manoeuvre-t-il pour Ce faire se dresser et se mouvoir ? Et que se passe-t-il exactement lorsque ces fils, apparemment trop tendus, laissent le personnage suspendu foin au-dessus du sol, ou bien encore quand ces fils s'entrecroisent et s'embrouillent au point de le faire s'affaisser ? Questions posées ici aux personnages de Corinne ou l'Italie de Germaine de Staël, que l'agrégation, Capitole des temps modernes, a choisi de couronner d'une gloire renouvelée, Par des biais différents - le motif structurant du voyage, l'éthique des Lumières, l'héritage légué par les « âmes sensibles », la délicate gestion du pathétique - ces quatre lectures, présentées et discutées fors d'une journée de réflexion organisée à l'Université de Nice-Sophia Antipolis, s'efforcent d'apporter des éléments de réponse. J.-M. Seillan
Comprend trois études et une pièce de théâtre. Deux communications se recentrent autour de la thématique du sang et du divertissement dans l'oeuvre de Giono, ces études répondant en écho à la pièce créée par B. Bonhomme et Jean Lamiral, à partir des textes de Giono. La troisième communication pose le problème des sources, mettant en regard les textes de Giono et de Mistral.
29 communications réparties en 4 sections : Roman et autobiographie chez Rousseau ; Contemporains et épigones ; Après et au-delà des Confessions ; Le domaine étranger.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Dix contributions autour des quatre recueils romains de Du Bellay et de son utilisation des modèles antiques.
Euripide, poète tragique grec du Ve siècle av. J.-C. était connu dès l'Antiquité pour son goût de la réflexion théorique. L'étude de ses pièces montre que la pensée du poète ne peut se former et évoluer que dans le cadre de la représentation et de l'expérience dramatiques.
Montre comment le thème de la nourriture est traité par la littérature de langue française. De Rabelais aux écrivains contemporains de l'Afrique subsaharienne, de l'épicurisme au dégoût de la nourriture, l'alimentation en littérature traduit un rapport au monde, une vision du réel témoignant de la subjectivité de l'écrivain et de son époque.
À l'occasion du centième anniversaire de la naissance de Joseph Kessel (1898-1979), l'Université de Nice-Sophia Antipolis a organisé un colloque intitulé « Joseph Kessel, journaliste, nouvelliste et romancier ». Ce recueil réunit les actes de ces journées d'étude tenues en avril 1998, dans la ville où vécut Kessel de 1908 à 1913. Il rend hommage au grand reporter qui, en couvrant les événements majeurs de la première moitié du XXe siècle, a apporté une précieuse contribution à la connaissance de notre temps. Il nous invite aussi à prendre l'exacte mesure d'un monde fictionnel aux dimensions épiques. Particulièrement attentives au croisement de l'aventure vécue et de l'univers imaginaire, aux sources d'inspiration et aux influences littéraires, ces communications éclairent la richesse de la matière kesselienne. Elles mettent en évidence les constantes esthétiques perceptibles dans les nouvelles comme dans les romans, et tentent de cerner les principales caractéristiques de cette écriture, qui se nourrit d'une sensibilité aiguë aux mouvements et aux réalités physiques. Elles s'emploient enfin à saisir le timbre d'une voix puissante, unique et fraternelle.