Avec sa sensibilité d'écrivain (il est l'auteur de La Promenade en mer) et sa pertinence de spécialiste (il est psychiatre des hôpitaux), A. Mauprat propose ici un Balzac au risque de la psychiatrie. Clinique, existentielle, psychanalytique, esthétique, son enquête se lit comme un roman policier.
Le défi, ce n'est pas seulement celui des deux évènements majeurs du 1992 espagnol : Exposition universelle à Séville et jeux Olympiques à Barcelone. C'est, aussi, l'occasion de réconcilier l'Andalousie avec la modernité, de retrouver pour le pays son rôle de nation créatrice, enfin de savoir s'il a réellement dominé son histoire depuis la mort du général Franco.
L'histoire commença le jour où elle entendit cette phrase : « Tu es comme les femmes, dans les tableaux de Modigliani. » Qu'avaient-elles de si particulier, ces femmes qui peuplent les tableaux de Modigliani ? Alors elle les regarda de plus près. Il y avait ces cous interminables, ces visages étirés jusqu'à la déformation. Des portraits éternisés. Invraisemblables. Hors du temps... Soudain, elle s'aperçut que les femmes de Modigliani n'avaient pas d'yeux. Juste des trous d'un bleu pâle. Les yeux étaient muets. C'est ce silence qui l'impressionna. Elle sentit ce que la voix avait voulu dire. Dès lors, par la force des choses, elle ne ressemblerait à personne d'autre qu'à ces femmes peintes. Et lorsqu'elle avouera comme par défi : « Moi, j'étais femme dans les tableaux de Modigliani », personne ne la croira, simplement parce qu'elle est née bien après la mort du peintre.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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Ingrate, l'époque est également méchante. Elle nous a désappris les vertus d'enthousiasme et de sympathie ; elle nous a armés pour le mépris et pour la guerre. Les ouvrages de Marcel Aymé nous contraignent à une reconversion et l'admiration où ils nous laissent est tout d'abord une surprise : celle de recevoir un signe de vie. La planète en paraît aussitôt habitable et même habitée. Retournez-la de tous les côtés cette admiration, les mots vous manquent. Pour ma part, j'hésite encore à témoigner de ma joie toujours recommencée, tant je crains qu'elle ne soit de mauvais aloi. J'ai peur d'annexer à ma cause un homme qui ne ressemble à aucun ordre - pas même celui de la légion d'honneur - et méprise d'instinct les clans, les clubs, les cercles et les gangs, sauf peut-être quelque fanfare montmartroise. C'est chose rare qu'un auteur qui a cherché à se faire plus petit que son oeuvre. Marcel Aymé a donc réussi ce tour de force d'être l'écrivain le plus constamment lu de France, en demeurant la personnalité la plus méconnue du public commun. Saluons le premier auteur contemporain. Antoine Blondin
L'auteur a rassemblé dans ce recueil des textes qui lui ont tous été inspirés par ses randonnées à travers l'Europe sauvage : poèmes, méditations, brèves, tableaux ou rêveries...
Homme politique, guerrier, croisé même, voyageur, musicien et poète, Thibaut de Champagne joua un rôle important en face du roi Louis VIII et de Blanche de Castille. Il fut, de plus, l'un des meilleurs poètes lyriques de son siècle.
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« Il a fallu centraliser tout le Savoir que les humains avaient acquis... et sacrifier ce qui n'était pas utile à leur survie. Nous avons fabriqué des robots et des machines qui servent notre espèce, des terminators qui gardent la frontière du monde vivant... Mais tout notre système, Professeur Allégat, tout notre système repose sur la distinction nette et non ambiguë entre ceux qui survivent et ce qui sert. Entre l'humain et la matière. Comprenez-vous cela ? insiste le vieil homme. - Parfaitement. - Alors, vous comprenez aussi en quoi la découverte du docteur Fraudenstein nous met dans l'embarras. Que dire de cette chose, cet... - E.H.A. - Est-ce vivant ? Humain ? Va-t-il se reproduire ? Se cloner ? - A ce stade de son développement, il n'en est pas encore question. - Pourtant, nous avons le devoir, en tant que responsables de la Banque des connaissances, de prévoir ce qu'il va advenir de « l'artificialité humaine », comme vous l'appelez. » Lorsque ce dialogue a lieu, il est déjà trop tard pour la communauté scientifique : l'Être Humain Artificiel, créé par le docteur Fanny Fraudenstein dans le secret de son laboratoire en l'an 2026 sort définitivement de l'état de cobaye pour atteindre celui d'enfant. Un enfant, ça n'attend pas que les conflits soient réglés, les alliances passées, les budgets votés, pour décider de s'accrocher à la vie de toutes ses forces. Ça s'empare de la plus petite parcelle de chaleur humaine, du moindre souffle de tendresse. Et, le moment venu, ça court très vite, très loin, très longtemps pour échapper à la Science.
Alceste ou Philinte, chacun de nous est l'un ou l'autre à ses heures, tel l'auteur lorsqu'il aborde sa propre histoire qui est aussi celle des 25 dernières années. Ancien collaborateur de Sartre et de Jankélévitch, il est directeur de revue La Liberté de l'esprit.
Le dandysme redevient un thème d'actualité. Sans doute faut-il voir là une démarche nouvelle, la recherche de valeurs qui rétablissent l'individu dans ce qu'il a de beau, d'unique et d'irréductible. Cependant le mot s'est galvaudé. Les définitions varient suivant les points de vue, oubliant que le dandy est d'abord un révolté qui s'oppose à une société vulgaire ou décadente pour fonder une nouvelle aristocratie. Cet ouvrage ne veut pas ajouter une nouvelle définition à cette liste déjà longue, mais propose au contraire une promenade à travers le XIXe siècle, ses dandys et ses dandysmes, de Brummell à Robert de Montesquiou en passant par le comte d'Orsay. C'est par un jeu de renvois d'objet à objet, d'image à image, que le dandysme fait éclater la chronologie et qu'au-delà de son caractère historique il s'affirme comme le lieu d'un raffinement moral et intellectuel sublimé par la recherche d'un ailleurs poétique. Au point de rencontre du mythe et de la réalité, de la parole et du geste, le dandysme est le lieu où s'expriment les contradictions d'un homme dominé par l'histoire mais qui, à n'importe quel prix, a le fol orgueil de s'y soustraire.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Une biographie complète de l'écrivain suisse.
L'auteur de La Modification fut l'un des principaux écrivains de la génération du nouveau roman. Pourtant sur une oeuvre qui comprend une trentaine de titres, on ne compte que 4 romans écrits entre 1950 et 1960.
Connu du grand public pour quelques livres détonants Exercices de style ou Zazie dans le métro, un poème, Si tu t'imagines, qui devint une chanson légendaire, Raymond Queneau fut aussi un grand explorateur de la littérature. Poèmes, romans, essais, journal... L'oeuvre de Queneau combine l'agrément immédiat de la lecture et le caractère inépuisable de ses replis. Il y a un public de Raymond Queneau ; il y a une influence de Raymond Queneau qui s'exerce sur toute une génération d'écrivains. Comment cette oeuvre singulière parvient-elle à ordonner, dans son flot, des sources aussi diverses et surprenantes que le surréalisme, l'étude des « fous littéraires », la défense et illustration d'un « néofrançais », les jeux rhétoriques, la Pataphysique, les mathématiques, Boileau et Joyce, Bouvard et Pécuchet... ? Deux règles d'or s'imposent à Raymond Queneau : la règle de plaire et celle de penser.
Il y a deux Delteil : celui des années électriques, le jeune poète puis romancier à succès, auréolé de scandale. Le second Delteil commence à la publication de Jésus II, en 1947.
Dans Les Années cinquante, Jacques Laurent regroupe ses principaux articles consacrés à la littérature et à la politique parus dans les revues La Table ronde, Arts et principalement La Parisienne qu'il avait fondée en 1951. Dans le contexte de l'après-guerre, l'engagement politique de l'écrivain et de l'intellectuel était de règle, et les revues de l'époque, notamment Les Temps modernes de Jean-Paul Sartre et La Parisienne de Jacques Laurent, incarnaient des points de vue parfois violemment opposés sur cette question fondamentale. Avec Jacques Laurent et La Parisienne, la liberté en littérature disposait d'un défenseur ardent face au pouvoir de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir qui préconisaient l'engagement politique et le roman à thèse. Avec Jacques Laurent, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, François Mauriac, André Malraux, Thierry Maulnier... nous retrouvons les années cinquante.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Parallèlement à son oeuvre poétique, Séféris nous a laissé de remarquables essais constituant une méditation à la fois sur la création littéraire et sur le destin particulier de l'hellénisme.
Yannis Ritsos est l'axe d'une création qui fonctionne avec une étonnante continuité depuis plus de cinquante ans. Tantôt poète tragique ou lyrique, tantôt auteur épigrammatique, tendre ou satirique et plein de verve, Yannis Ritsos a construit son oeuvre avec une abondance qui est générosité. L'écriture est pour lui une seconde respiration, un exercice de chaque instant, une ascèse. Embrassant le monde sans étroitesse ni préjugé, le poète de Monemvassia est à l'image du Pont, tel un maillon entre l'ancien et le nouveau, entre la surface et la profondeur, et sa longue marche n'a été et n'est qu'une marche obstinée, ininterrompue vers l'ouverture, la conscience et la lumière, vers le ciel « où il veut allumer une grande étoile de liberté ». « Ouvrier du verbe », poète toujours vigilant, « ce romantique en perpétuelle communion avec l'univers », avec sa Marmite enfumée, préside à l'alchimie poétique. Plein d'une reconnaissance infinie envers la vie, Ritsos a placé toute sa foi dans la poésie et dans les mots : « Les mots ont une autre peau À l'intérieur Comme les amandes Ou la patience. »
La Russie de Gorbatchev se distingue des nombreux ouvrages déjà consacrés à la Perestroïka par deux principales caractéristiques. D'une part l'évolution récente de l'Union soviétique est ici replacée dans la durée. L'auteur montre que la crise actuelle n'est pas fortuite. Elle s'enracine dans les contradictions qui se sont formées au cours des décennies entre les institutions économico-politiques immuables et les transformations de la société D'autre part il montre que les difficultés des réformes engagées pour y remédier tiennent à des résistances. À cela s'ajoutent les problèmes nouveaux, nés d'une plus grande liberté d'expression (glasnost), liés au contentieux des drames du passé et à l'explosion des revendications des nationalités, créant une situation politique instable. Les difficultés de l'entreprise de Gorbatchev, qui doit pour réussir être menée sur tous les fronts simultanément, ne sont pas minimisées, les perspectives à long terme restent ouvertes. Le tournant amorcé, que l'auteur compare sur le plan idéologique à la rébellion de Luther, lui paraît irréversible car il correspond aux tendances majeures du monde contemporain. Les dirigeants du Kremlin sont aujourd'hui conscients que leur pays ne peut rester en marge de la communauté internationale et qu'il existe des valeurs communes à toute l'humanité, se déclarant prêts à y apporter leur participation. Est-il besoin de souligner que leurs chances de réussite sont également les nôtres ?
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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