Depuis les premiers jours d'août 1914, René Benjamin, jeune journaliste mobilisé en Lorraine, tient un carnet de « choses vues ». « Avec de l'eau plein nos chaussures et ma culotte, je me dis encore : il y a une page épatante à faire là-dessus », écrit-il à sa mère.
Dès mars 1915, ses notes fournissent la matière d'un feuilleton que publie Le Journal. Lorsque, après une blessure, Benjamin est rapatrié en Anjou, il décide de tirer de ces croquis un roman mettant en scène un Parisien truculent et hâbleur : Gaspard, qui compte rentrer du front « pour les vendanges », et que nous suivons en campagne, dans le train des blessés ou choyé par de jolies infirmières...
Couronné par le prix Goncourt 1915, le livre connaîtra un vif succès jusqu'à la fin 1916. Il apparaît alors que le conflit va s'éterniser : à Gaspard succéderont des oeuvres plus noires : Le Feu de Barbusse, Ceux de 14 de Genevoix, Les Croix de bois de Dorgelès.
Gaspard est sans doute le premier roman inspiré par la mobilisation et par l'euphorie de l'été 1914, que caractérisaient « deux traits : l'élan charmant de cette race qui courut au feu ; puis la criminelle incurie de la plupart de ceux qui nous menèrent : politiques ou officiers. C'est le double sujet de mon livre, qui est un livre triste. On y rit ? Rien n'est plus triste que le rire dans le drame. »
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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Le tout récent numéro de la revue Les écrits est le premier numéro conçu sous la direction de Danielle Fournier. L'écrivain en résidence André Major y livre des pages inédites de ses carnets. Un dossier est consacré au thème de la lecture et de l'écriture, avec, entre autres, les contributions de Renée de Ceccatty, Benjamin Hoffmann et Denis Grozdanovitch. Le numéro comprend une vingtaine de textes d'auteurs d'ici et d'ailleurs, avec, notamment, une suite poétique de Jean-Paul Daoust sur l'idée de tolérance, un récit de Luc Bureau sur le thème de l'émasculation et un essai de Jean Désy sur les communautés du Nord. Le portfolio est consacré à l'artiste Stéphanie Béliveau, dont l'oeuvre, tendue entre l'idée de la ruine, du rebut, de la relique, et celle de la réparation, de la récupération, de la rédemption, pose un regard mélancolique et sur le monde et ses habitants, leurs blessures et leurs cicatrices, mais aussi leurs capacités de résilience et de régénération.