La Poétique d'Aristote est l'oeuvre fondatrice de toute réflexion sur la création épique et tragique. Elle n'a été invoquée, en fait, que par l'intermédiaire d'Horace et des théoriciens classiques français : à ce titre, elle a souffert récemment du mépris des modernes, puis a été récemment redécouverte. On s'est aperçu de son aspect étrangement moderne ; seuls les grands créateurs, même quand ils croyaient s'en affranchir, l'ont comprise et mise en pratique : Racine, malgré Boileau, les romantiques allemands, Hegel, les tragiques modernes, comme Giraudoux... La présente étude replace l'oeuvre dans son contexte historique littéraire, biographique, philosophique ; elle donne une synthèse des analyses aristotéliciennes, qui tient compte des avancées les plus récentes de la recherche ; enfin, elle retrace la fortune de l'oeuvre, depuis l'Antiquité romaine jusqu'à Barthes et Todorov.
En près de cinquante ans, le regard que nous portons sur cette pièce a profondément changé ; l'histoire des mises en scène le montre : les clochards métaphysiques intemporels et désincarnés n'ont cessé de se rapprocher de nous, pour devenir nos intimes et nos contemporains.
Célébré comme charte de la négritude, ce Cahier, ainsi que le fit observer A. Breton, est une oeuvre porteuse d'un message idéologique , politique, social et philosophique.
Rares, en France, sont les ouvrages consacrés à la préhistoire du théâtre de Pirandello, dont l'apparition fut pourtant extrêmement tardive. De là le titre de cette étude, qui retrace non seulement l'histoire de sa vie, mais son itinéraire spirituel et intellectuel replacé dans le contexte politique et social de l'époque, celle du décadentisme. La démarche est essentielle si l'on veut comprendre l'oeuvre de ce Sicilien traversée par tous les courants de la pensée européenne, car si l'on reconnaît dans la peinture qu'il nous offre d'une humanité terne, où les individus sont profondément ancrés dans leurs préjugés, tout occupés de leurs intérêts mesquins et sordides, la petite bourgeoisie intellectuelle des provinces méridionales de l'Italie, la portée de son observation dépasse de beaucoup ce milieu restreint. C'est pourquoi il apparaît, finalement, comme le grand dramaturge de l'aliénation humaine.
A l'origine de l'oeuvre de Nathalie Sarraute, une impulsion qui pousse à s'avancer vers, à s'élancer contre : impulsion de recherche, d'entame, d'attaque, par laquelle le sujet et le texte réagissent à une forme qui toujours menace.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
L'ailleurs est interrogé ici à la fois à travers les récits d'écrivains modernes (de Loti, Conrad ou Malraux aux auteurs francophones récents) et à partir des enseignements du comparatisme, de l'histoire des idées et de l'histoire culturelle. Au croisement de ces diverses approches peut se dessiner une réflexion sur les relations de l'Europe lettrée aux autres civilisations.
Des artistes du XXe choisissent de s'inspirer de récits médiévaux pour ranimer des mythes, ressusciter des figures, réactualiser des formes anciennes. D'Ezra Pound à Michel Rio, de Julien Gracq à Edward Bond, de Robert Bresson à John Boorman, en écoutant Yves Bonnefoy et Florence Delay, il s'agit de suivre cette trace médiévale qui désigne notre rapport poétique au Moyen Age.
Longtemps confinées dans une conception folklorique surtout attentive à des thèmes isolés, les études littéraires berbères se sont ouvertes depuis quelques décennies, sous l'influence de l'ethnologie et de la sociologie, à l'analyse des structures et des fonctions du conte et d'autres genres.
L'auteur essaye de définir les conditions d'un renouveau : ainsi la réflexion philosophico-psychanalytique s'ouvrira-t-elle aux thèmes philosophiques et religieux traditionnels et permettra-t-elle de mieux comprendre la place de la psychologie dans notre culture.
Même si elle peut l'être, la philosophie n'est pas faite pour être drôle.
La littérature française de 1885 à 1975.
En valorisant les liens de l'artiste avec son microcosme, l'intimisme préfigure cette retraite contemporaine sur le moi et son environnement immédiat.
Un livre qui aide à rêver, qui réapprend à rêver.
Cette poétique de l'espace romanesque du XVIIIe siècle permet de mieux lire les romans de cette période, d'apprécier les variations, la banalité ou l'exception. Elle dessine du même coup plusieurs formes du rapport de l'homme au monde, où le XVIIIe siècle prend ses aises, jaillit du XVIIe et enjambe la Révolution.
Cet ouvrage rassemble seize études sur des lieux (tant autobiographiques que romanesques) où l'être stendhalien, épanoui ou morfondu, dessine une cartographie toute subjective, aux ordres du déni, colorée par la mémoire, avec ses points d'aimantation, ses zones de répulsion, ses frontières secrètes. Jeux infinis du clos et de l'ouvert, du dehors et du dedans, des échos, interférences et contrastes entre les sites de la vie et les configurations de l'écriture, entre les horizons et les livres.
« L'orthographe, c'est la langue : surtout, n'y touchez pas ! » criaient les uns. « Pas du tout », répondaient les autres, « l'orthographe n'est que le vêtement de la langue ! ». C'est entre ces deux approximations que, pendant plusieurs mois, de 1989 à 1991, on s'est battu autour de l'orthographe, comme on l'a déjà fait plusieurs fois depuis le début du siècle, et comme on le refera sans doute avant qu'il ne s'achève. La visée de ce livre n'est pas seulement de faire l'histoire de la bataille, où s'engagèrent les plus puissants. Il s'agit aussi - et surtout - de décrire l'objet autour duquel on combattait : l'orthographe française. Comment s'est-elle faite ? Comment fonctionne-t-elle ? Est-il possible de la réformer ? Avec une grande sérénité - non dépourvue, parfois, d'une certaine sévérité - Michel Arrivé fait le point. On ne pourra plus parler de l'orthographe ni de sa réforme sans prendre en compte ses analyses.
Si constant, si général, si banal qu'on ne s'en étonne même plus, un fait est pourtant remarquable. Quelque avenir que l'homme ait imaginé, il ne se réalise jamais sans qu'il en soit secrètement déçu. Quelle est l'origine d'une aussi infinitésimale mais aussi universelle déception ? Une étude du passage de l'imagination à la perception, du possible au réel, l'attente, le désir et le temps.
L'auteur étudie l'expression poétique de grands thèmes philosophiques.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
Comment rendre compte de ce qui, par-delà sa teneur informative, fait la qualité durable d'un texte ? La forme - style, écriture - est autant un savoir-faire qu'un don. On peut en observer les techniques, pour en mieux apprécier l'efficacité. La méthode d'approche, exposée et mise en application dans cet ouvrage, se voudrait utile dans la pratique universitaire du commentaire stylistique. Plus largement, elle peut aider à une lecture plus vigilante, donc à une saisie lucide des mécanismes par lesquels le langage joue avec nous, et parfois se joue de nous.
Jamais aucune époque n'a été aussi riche en témoignages personnels.
Un lexique qui n'impose rien mais expose les difficultés, traque les quiproquos et s'offusque de la cacophonie. Pour tous les usagers curieux de la critique contemporaine.
Une réflexion philosophique vivante.